RÉCIT COQUIN

LE SALAUCRATE
CHAPITRE 3

" Le rêve de la jeune fille, c'est de ne plus l'être, celui de l'homme qu'elle ait une mémoire de putain ".
Catherine Breillat - " Le livre du plaisir ".



C'était l'été, mes parents m'avaient envoyé pendant quatre semaines en vacances à la campagne, chez mes grands-parents. J'avais alors dans les quatorze ans, je venais à peine de sortir de l'enfance et peu à peu mon corps se transformait en celui de l'adulte névrosé que je serais bientôt.

Les trois premières semaines furent consacrées à des jeux innocents avec les enfants du village, entrecoupés de moments passés à table avec mes grands-parents. Ces derniers étaient la gentillesse même, et c'est toujours avec un large sourire complaisant, voire complice, qu'ils me laissaient profiter de mes vacances, de mes moments privilégiés de jeune homme. Le soir, nous passions nos soirées autour de la cheminée, à jouer aux cartes et j'écoutais passionnément leurs souvenirs de jeunesse, qu'ils se remémoraient sans rancœur, l'œil complice.
Mon grand-père n'avait de pudeur que pour le motif des quelques chiffres et lettres tatoué sur son avant bras. Je savais que ces marques étaient les réminiscences d'un passé douloureux et traumatique. Je ne compris que plus tard le sens de ces quelques mots énigmatiques de mon enfance, tels que Choa et Dachau …

Devant la vision un peu extatique de leur modèle familial, je m'interrogeai sur les raisons de l'échec évident du modèle que me renvoyaient mes souvenirs parentaux.

Avec les enfants du village, la journée, nous faisions de grandes balades à vélo sur les petites routes alentour et des parties de cache-cache, au milieu des bottes de foins, à travers des champs en pleine période d'affouage.

Il y avait quatre garçons un peu plus jeunes que moi et deux filles, une de quinze ans et une de treize. La plus âgée des deux avait déjà ce corps disgracieux des filles trop grosses et dont le corps ayant presque fini sa croissance exprimait déjà le mal-être et l'angoisse du devenir.
La plus jeune, au contraire, était vraiment très jolie, ses corsages et ses jupettes laissaient deviner un corps dont les courbes s'arrondissaient, comme la promesse d'une ode à la féminité, et dont le nom confirmait cette promesse : Elise.
Nous échangions des regards, gênés, en ce qui me concerne, et un peu coquins, de sa part. Ses grands yeux, largement ouverts sur le monde extérieur et sur celui plus secret de ses pensées d'adolescente, exprimaient une vive intensité et une attirance envers ce garçon que j'étais, dont la provenance d'une grande ville lointaine devait représenter une source de dépaysement et d'exotisme urbain.

Un après-midi de juillet écrasé par le soleil, alors que nous nous baladions à vélo, nous nous aventurâmes plus loin que d'habitude. Les autres n'avaient pas voulu venir et nous nous retrouvions donc seuls, dans le silence de notre timidité, le souffle court, les muscles des jambes fatigués par les nombreux kilomètres parcourus.
Nous avons décidé à faire une pose à l'ombre d'un grand chêne, planté en plein milieu d'un champ de colza. Nos vélos échoués au bord du chemin, nous avons parcouru le champ dans sa longueur, emportant avec nous un grand nombre de fleurs jaunes et odorantes. Ces hautes fleurs nous mettaient à l'abri des rares véhicules circulant sur la petite route passant au loin, guère empruntée que par les tracteurs et les voitures des paysans des alentours.

Elle se tenait debout, le dos appuyé contre l'écorce rugueuse de l'arbre, et me regardait avec cet air passif, lascif même, dans cette attitude d'incitation qu'ont les filles quand elles attendent de nous que nous fassions le premier pas. Un nuage de moustiques se déplaçait en tourbillonnant un peu plus loin, et le soleil venait se poser par taches sur le visage magnifique d'Elise, jouant, à travers les feuilles, avec les courbes mutines de son visage. Les effluves du champ de colza, quelque peu désagréables, apportaient la touche odorante de ce tableau au souvenir impérissable.

Je me suis approché d'elle et sans un mot, je lui ai caressé les joues du dos de la main. Le cœur battant la chamade, j'ai lissé ses cheveux mi-longs, rendus éclatants par le soleil, en faisant glisser des mèches entre mes doigts écartés.
Elle me souriait et ses yeux pétillaient d'excitation, ainsi que d'une légère pointe d'appréhension.
Puis, je l'ai embrassée, sur la bouche et dans le cou, et les exercices d'apprentissage que j'avais eus avec Laurence me furent d'un grand secours pour maîtriser mes baisers hardants.
Elle même semblait avoir déjà embrassé des garçons, mais sans doute sans la langue, car je la sentis tressaillir lorsque j'insinuais le bout de la mienne entre ses lèvres, cherchant un passage entre ses dents entrouvertes.

Je la regardai alors bien droit dans les yeux et elle me sourit en rosissant légèrement. Je trouvai cette sensuelle timidité plus qu'émouvante et je sentis, dans mon bermuda, le sang venir irriguer mon sexe, lui infligeant un début d'ampleur, qui réclamait déjà le droit de s'insinuer dans ce si joli fruit défendu.
Cependant, l'appréhension de l'inconnu me rendait un peu nerveux et pour temporiser l'accélération de mon pouls, je me mis en devoir de déboutonner, avec calme et précision, son chemisier, sans la quitter des yeux, afin de l'observer et de bénéficier de la transparence de ses réactions involontaires.
Le voile de son regard pris une teinte plus opaque. Je pus y lire une appréhension grandissante, en même temps que ses lèvres délicates s'entrouvraient pour laisser libre circulation à une respiration saccadée.
Je compris, alors, qu'elle avait décidé de me laisser aller plus loin que je n'aurais osé l'imaginer.

Sous sa chemise, maintenant dégrafée, de petits seins, pigmentés de grains de beauté, se camouflaient derrière un soutien-gorge fleuri, fait de coton bon marché.
Deus oiseaux se posèrent sur l'arbre, et piaillèrent à tour de rôle, se rendant témoins approbateurs de nos émois qu'aucun autre bruit ne troublait. Nous étions seuls au monde, et seule l'éternité pourrait juger de ce moment. Nous étions enfermés dans la bulle de nos respirations, au rythme affolé, qui s'ajoutait au souffle, lent et chaud, de l'été à la campagne.
Ma main s'aventura à la découverte de la douceur de sa peau. Son ventre plat et son nombril tressautaient sous mes caresses et j'entendis son souffle s'accélérer encore. C'était comme si mes caresses me jetaient au visage son odeur naturelle, sécrétée en masse par l'excitation. Elle sentait le propre, le neuf, la jeunesse, le soleil, l'amour, la femme.
Je touchai son sein gauche, percevant les pulsations de son cœur qui battait la chamade.

Je prononçais, alors, les premières paroles depuis que nous nous étions mis à l'ombre de ce grand-père végétal, qui avait dû voir bon nombre de couples venir s'ébattre sous ses ramures et ne s'en offusquait pas le moins du monde. Bien au contraire, l'ombre protectrice, de ses branches et de ses larges feuilles, nous incitait à partager une plus grande intimité.

Ce que je dis alors devait sûrement rappeler au chêne ses amours lointaines, en témoin privilégié de notre jeunesse bourgeonnante et débordante de sève :

- Tu as peur ? Prononçais-je avec émotion.
- Oui, un peu. Mais continue s'il te plaît ! … Et toi ?
- Moi aussi … un peu ! … Tu veux qu'on s'allonge dans l'herbe ?
- Non, par encore !

Je la pris alors dans mes bras et, tout en caressant la cambrure de ses reins, je tentais malhabilement de lui dégrafer son soutien-gorge.

- Attends ! M'interrompit-elle bientôt.

Elle passa alors ses mains dans son dos, et fit jouer en une-demi seconde le clip de la fermeture. Je pris conscience que ce geste était habituel pour les femmes, mais qu'il représentait pour moi le summum de l'érotisme.

Elle eu ce geste sûr, aussi délicat que sensuel, de faire glisser ses coudes à l'intérieur des bretelles et de laisser tomber au sol cette prison de seins. Elle eu un réflexe inconscient de pudeur en tentant de camoufler ses merveilleux jeunes monts, que je n'eus que le temps d'apercevoir derrière son bras.

- Non, je t'en prie, ne te cache pas, laisse moi voir ! Réclamais-je alors.

Elle écarta son bras et détourna le regard, en penchant légèrement la tête de côté, regard qui ne m'avait jusque-là pas quitté.

Cela commençait à aller peut être trop loin.

Ses seins étaient vraiment attendrissants, avec le recul et une mémoire quelque peu faillible, je dirais qu'ils étaient les plus jeunes, les plus harmonieux et les plus mignons que j'ai vus de ma vie.
Cela tient sans doute également au fait que tout l'environnement de cette journée est resté gravé en moi, sachant que je vivais là le plus grand moment de ma vie d'adolescent.

Leur taille m'importait peu, car ils étaient les premiers qu'il m'était donné de voir depuis le départ de Laurence, presque un an auparavant. Et ce n'étaient pas ceux, trop lourds et affaissés, de ma mère, ni ceux des livres achetés dans des kiosques à journaux qui les remplaceraient.
Animé d'une nouvelle énergie à cette pensée, je les touchai du bout des doigts, jaugeant leur galbe du pouce et de l'index, enserrant ensuite le plus doucement possible ces tétons, durcis et tendus, petits et têtus.
Je l'embrassais à nouveau longuement et suavement, avant de retirer mon tee-shirt. J'aimais le regard qu'elle eu à la vue de mon torse bien dessiné, un regard de surprise mêlé d'envie. Je me collai à elle pour enfin sentir la chaleur de nos peaux en contact, et pour bénir ce cadeau des dieux de l'amour, en cette période d'effervescence hormonale.

Elle se rendit immédiatement compte, une fois nos corps en contact, de la démesure de mon sexe et eu alors cette phrase qui restera à jamais gravée dans mon esprit, comme la preuve formelle de l'égale impudence des filles :

- Laisse moi voir aussi ce qu'il y a là !

Elle tenta de défaire le bouton récalcitrant de mon short, tout en effleurant de sa main la bosse de ma braguette. C'était un exercice délicat, pour une fille aussi inexpérimentée, que d'être face à la personne et de tenter deux actions nouvelles en même temps. Les garçons ont moins de mal pour déboutonner un soutien-gorge, surtout s'ils utilisent leurs deux paluches.
Aussi, à mon tour, je lui vins en aide. D'un coup sec et volontaire, je fis percuter le bouton de mon bermuda à l'intérieur de la fente, en un geste viril, puis j'écartais les bras pour la laisser poursuivre seule.
Elle glissa ses pouces à l'intérieur de la ceinture et fit glisser le short le long de mon bassin, jusqu'à mes genoux. Puis elle fit de même avec mon caleçon, que j'avais eu la bonne idée prémonitoire de changer, le matin même.

Mon sexe était gonflé à souhait et bien qu'il n'eut pas encore toute sa taille adulte, il était déjà plus qu'impressionnant pour une jeune fille aussi inexpérimentée.

- Mais c'est énorme ! Prononça-t-elle d'une voix émue.

D'un œil complice et affirmatif, je la fixai brièvement, avant de reposer le regard sur mon sexe impatient. Elle entreprit alors de me caresser maladroitement, n'osant pas s'en saisir à pleine main, le " tripotant " du bout des doigts.
La vision de cette main étrangère, tâtant mon orgueil de mâle, me fascina littéralement, gravant en moi une image surpassant le plus salace de mes fantasmes actuels.

- Prends-le comme ça ! La conseillais-je en me saisissant de sa main droite, sans savoir si elle était droitière ou gauchère, et lui enserrant les doigts autour de mon sexe palpitant. Puis, en la tenant par le poignet, j'imprimai un délicieux et lent mouvement de va et vient.

Lorsque sa main descendait jusqu'à la garde, le sang pulsait et gonflait mon gland, et celui-ci semblait alors doté d'une vie propre et indépendante. Je contemplais mes mains qui, pour une fois, ne participaient pas à cette tâche, et prit plaisir à les croiser sur le haut de mon crâne, savourant le fait que je connaissais là un plaisir que je qualifierais maintenant d'onanique et … Diablement bon !

- C'est doux ! Ajouta-t-elle. Et c'est chaud dans ma main. Ça ne te fait pas mal la grosse veine le long, là… ?
- " Non, au contraire, c'est bon ce que tu me fais !
- C'est vrai ? Tu ne me trouves pas maladroite ?
- Non, continue et accélère un peu le mouvement avec ta main ! "

Elle semblait étonnée et quelque peu émerveillée de sa capacité à provoquer un tel état chez ce garçon, qui non seulement lui laissait découvrir sa masculinité précoce, mais, en plus, semblait apprécier la situation. Elle tirait une certaine fierté de se découvrir un réel talent et une parfaite spontanéité, quasi instinctive, pour les gestes qui plaisent aux garçons.
- Arrête, maintenant, sinon je ne vais pas pouvoir me retenir !.
- Te retenir de quoi ? Me demanda-t-elle alors, en se dessaisissant de mon sexe, comme si c'était une bombe, le laissant proche de l'explosion.
- Ben !…D'éjaculer. Tu ne sais pas comment c'est les garçons quand ils jouissent ?
- Non !, Pourquoi c'est comment ?.
- On éjacule du sperme, c'est un liquide un peu épais et blanchâtre.
- Ha, ça ! Elle eu une moue dégoûtée.
- Montre moi toi aussi ce qu'il y a dans ta culotte ! Coupais-je, un sourire complice et quelque peu concupiscent au coin des lèvres.
- Je ne sais pas si je vais oser et puis qu'est ce qui va se passer ensuite ? ". Elle semblait désemparée et indécise, et sa respiration n'en était que plus rapide.
- Ce que tu voudras et rien d'autre ! La rassurais-je hypocritement.
Au fond d'une conscience non pleinement affirmée et désemparée par une libido que je ressentais puissante mais effrayée, je savais que je ne partirais pas sans avoir été au bout de ce que nous venions de commencer.

Elle enleva alors sa culotte et sa gêne fut au comble de se dévoiler ainsi. Mais après ce qu'elle venait de me faire, elle savait qu'elle ne pouvait guère faire la bêcheuse. Ça devenait presque un chantage, l'un se devant de ne plus reculer, afin d'égaler le plaisir que l'autre venait de lui prodiguer. Et ainsi de suite, chacun son tour. Cette dualité dans le rapport à la sexualité entre les hommes et les femmes restera un des grands mystères de ma vie d'homme.

Son sexe avait une toison à peine clairsemée, mais encore plus claire que la blondeur relative de ses cheveux. Au centre, une ombre plus foncée laissait deviner l'épicentre du séisme à venir.
Je m'approchai d'elle pour l'embrasser encore. Les oiseaux s'étaient tus, préférant sans doute rejoindre une autre branche, d'un autre arbre, afin de ne pas nous déranger. Le silence était pesant, seulement appuyé par les quelques soupirs légers du vent dans les feuilles. Je posai ma main gauche sur sa hanche étroite tandis que de l'autre je touchais ses poils rêches, envoyant le majeur en reconnaissance à l'entrée de sa fente, guidé par la moiteur qui signalait la réaction inconsciente de son corps, face à la situation érotique dans laquelle nous nous acheminions progressivement et inexorablement.

Elle m'embrassait, tout en gardant ses yeux grands ouverts. Ils exprimaient une certaine frayeur mêlée d'étonnement, ainsi qu'une volonté farouche de poursuivre cette expérience initiatique que ses rêves de jeune fille pubère lui avaient partiellement et imparfaitement dévoilée.
Tandis que mon doigt s'insinuait, un peu gauchement mais sans trop de rudesse, à l'intérieur de sa huileuse féminité, je l'entendais pousser de petits cris et des soupirs de contentement. Ses joues étaient empourprées. Je percevais les basculements inconscients de son bassin. Je découvrais, stupéfait, l'étroitesse de son sexe inexploré, tandis que le mien pulsait à sa recherche, fièrement redressé.
Alors que toujours debout je me saisis de mon sexe par la garde et l'approchais de son orifice tentateur, elle m'interrompit :

- Non arrête, si tu me fais un bébé, mon père va me tuer !
- Attends ! Tu ne peux pas me demander d'arrêter maintenant. Tu n'as pas envie d'aller plus loin ? Ripostais-je alors, sentant monter en moi un début de frustration.
- Si, mais j'ai peur de faire comme ma cousine, qui s'est retrouvée enceinte après avoir couchée avec un garçon pour la première fois…Et puis… Je n'avais pas prévu d'aller aussi loin.

Je sus alors ce que nous allions faire, pour l'avoir vu dans les films réservés aux adultes, que mes parents regardaient le soir lorsqu'ils me croyaient endormis.
En effet, peu de temps après l'épisode traumatique de ma tendre enfance, mes parents achetèrent une deuxième télévision, qu'ils destinèrent à leur chambre et à leur seul usage. Mais les mercredis après midi, lorsque j'étais seul à la maison, je trouvais sans difficulté la cache de leurs cassettes pornographiques et je les regardais à mon tour.
Les images, que les cassettes me montraient, allaient bien au-delà de ce que les images rigides et sans reliefs de mes " Playboy " et autres " Penthouse " m'avaient permis d'imaginer. J'y retrouvais les mêmes scènes pleines de hargne, de mouvements violents et ravageurs que la vision, perçue à travers mes yeux d'enfant de huit ans, de mes parents en action. J'assistai, les mercredis après-midi, à une caricature de sexe, qui ne pouvait en aucun cas s'apparenter à de l'amour. Je prenais comme source de ma libido, l'exemple filmé et triste de deux êtres en train de travailler, qui pensaient, au cours de ces moments chauds, à la manière dont ils allaient dépenser cet argent durement gagné.
Et outre toutes ces choses, les images montraient la sodomie.
Innocemment content et satisfait de mon idée, je lui souris :
- Laisse moi faire, je sais ce qu'il faut pour que tu ne tombes pas enceinte. Retourne-toi !

Elle sembla hésiter à m'octroyer cette confiance aveugle, contre laquelle son éducation avait dû la mettre en garde, malgré son souhait, plus qu'évident, de dépasser les limites du discours coercitif que ses parents n'avaient pas dû manquer de lui inculquer depuis qu'elle avait ses règles.
Sans trop lui laisser le temps de réfléchir plus avant, je la retournai un peu sèchement, mes mains à plat sur ses hanches, et j'imprimai une pression de mes pouces dans le creux de ses reins pour accentuer la cambrure de ceux-ci.
- Qu'est ce que tu vas me faire ? Me demanda-t-elle avec dans la voix une réelle angoisse.
- Ne t'inquiètes pas, dans les films pornos, ils font souvent cela et on m'a dit qu'il n'y avait pas de risque que je te fasse un enfant de cette manière. Cette remarque ne sembla pas beaucoup la rassurer.

Comme je l'avais vu faire, je crachais une première fois abondamment dans ma main et lubrifiais mon sexe avec ma salive.
Puis je crachais une seconde fois sur mes doigts et en tartinais ma jolie nymphe, entre ses fesses magnifiquement et légèrement rebondies. Je caressais du bout de mon majeur l'entrée de son orifice et tentai de l'introduire entre son sphincter anal contracté.
- Détends-toi, si tu ne veux pas avoir mal. Lui susurrais-je dans le creux de l'oreille.

Alors que je la sentis se détendre légèrement, j'approchai mon gland contre son petit bouton brunâtre et exerçais une pression régulière et concentrée. Cependant, la porte de son joli cul refusa de s'ouvrir, tandis que mon gland glissait tantôt vers le haut, pointant la tête vers son dos, tantôt vers le bas, en direction de sa fente. Je fus tenté de la pénétrer par cette voie, mais ce qu'elle m'avait dit m'en empêcha.
Je me mis donc à genoux, posai mes lèvres contre son orifice anal et entrepris de la lécher. Elle glissa un œil curieux par-dessus son épaule et me découvrit agenouillé. Je ne pus voir sa bouche, ni aucun signe d'un quelconque sentiment,, car elle avait l'oeil en coin et je me concentrais bientôt sur ma tâche.
Je déposais le plus de salive possible, en jouant de mon doigt tendu avec le centre de cette si jolie cible, entrant et sortant avec de plus en plus de facilité, au fur et à mesure que la lubrification opérait.
Un certain temps passa sans que je ne perçoive aucun changement dans ses réactions. Je me relevais et tentais à nouveau de la pénétrer en tenant la base de ma verge serrée dans ma main droite.
Je pressais de nouveau mon gland qui, enfin, la pénétra, non sans difficultés et elle poussa un cri d'une douleur non feinte.

- Aie ! Ça fait mal, arrête s'il te plaît. Gémit-elle, un début de larme au fond de la voix et sans doute des yeux.

Mais j'étais trop excité par la situation pour réussir à me ressaisir, même si j'avais le pressentiment, quoique étouffé par mon désir impérieux de la posséder plus encore, que ce qui était en train d'advenir n'était plus vraiment d'un commun accord.

- Laisse toi faire, je te dis, c'est trop tard pour reculer maintenant. Je trouvai la réflexion un poil comique, j'aurais pu penser grivoise, si j'avais connu le terme à cette époque.

J'ai donc forcé son passage délicieusement étroit et me suis mis à exercer de lents mais profonds mouvements du bassin. Elle pleurait et me suppliait d'arrêter, mais ses fesses suppliantes et dodelinantes de dénégation m'excitaient encore plus. Il était beaucoup trop tard pour arrêter, et bien que je n'avais pas prémédité ce qui était en train de se passer, j'en étais devenu l'acteur actif, tandis que l'impudence de ses premières intentions la rendait, plus que partiellement, responsable de ce qui nous arrivait.
Heureusement, je fus très rapide à venir et je me surpris à pousser le même hurlement de plaisir que j'avais maintes fois entendu mon père et ces acteurs de X vociférer.

Une fois mon plaisir égoïste consommé, je m'aperçus rapidement qu'Elise ne pleurait plus. Mais sa bouche et son nez émettaient des reniflements de morve et des sanglots retenus, tandis qu'elle se laissait glisser et tomber à genou au pied de l'arbre. Je pouvais voir, le long de ses fesses et à l'entrée de son cul, mon sperme dégouliner. Inconsciemment, j'en tirais une certaine fierté.
La vision de cette fille blonde comme les blés, le postérieur souillé de ma semence, agi encore comme un puissant aphrodisiaque et un terrible stimulant, lorsqu'il m'arrive de m'ennuyer entre les jambes trop dociles d'une partenaire aussi consentante qu'ennuyeuse.

J'eus cette phrase qui me parut aussitôt un peu lâche :

- Si tu en parles à ton père, c'est sûr maintenant qu'il va te tuer !

Pour rattraper la malhonnêteté de mes propos, je m'agenouillais à ses pieds pour tenter de l'aider à se relever. Son visage reposait sur ses bras, qui eux-mêmes encerclaient ses jambes. Soudainement touché, je pris conscience de notre âge et de notre acte.

- " Allez viens, il faut rentrer maintenant ", tentais-je maladroitement.

Elle refusa mon aide d'une brusque rebuffade, se mit debout par elle-même, les mains cachant son orifice, et entrepris de se rhabiller. J'en fis de même, et pendant ce temps aucune parole ne fut échangée. Elle n'eut plus un regard pour moi, la raideur de son dos, légèrement courbé, me signifiant l'infamie de mon acte.
Le retour fut également silencieux, interrompu seulement par de petits cris qu'émettait Elise lorsque son joli postérieur glissait sur la selle de son vélo. Elle en rajoutait volontiers, mais la magie était rompue. En plein sentiment de culpabilité, je compris que j'avais obtenu plus que je ne souhaitais, contre son gré, de manière égoïste, à l'encontre de son propre désir.

Lorsque nous arrivâmes au village, elle tourna à droite dans sa rue, sans un mot et sans un regard. Je tentais un pitoyable " À demain Elise ? ", qui ne trouva aucun écho.

Chez mes grands-parents, j'ai appréhendé toute la soirée l'idée de voir le père d'Elise ouvrir, en furie, la porte d'entrée donnant sur la cuisine, renversant tout sur son passage, même mes grands-parents, pour venir m'étriper à la fourche au beau milieu du salon. Mais il n'en fut rien.
Ma nuit fut un mélange de frayeur, où je me rêvais tantôt poursuivi par un père vengeant l'honneur perdu de sa pucelle de fille à coups de fourche, tantôt par l'image exquise du corps de celle-ci, livré à mes désirs. J'apaisai la force de ces visions à deux reprises au creux de ma main, me sentant plaisamment coupable, mais incapable de contenir mes pensées et mon sperme.
Cette nuit-là, il y eut un violent orage, qui ne fut certainement pas étranger au déroulement de mes rêves, et les jours suivants furent grisâtres et pluvieux. J'en profitais pour ne pas aller voir les autres jeunes et pour aider mes grands- parents dans leurs taches. Je les accompagnais aux champignons, j'allai avec mon grand-père faire le tour des vergers pour estimer le travail de cueillette de la fin du mois d'août. Nous passâmes même une journée, tous les trois, à la pêche, la tête engoncée dans nos capuches, dans l'espoir vain d'obtenir ne serait-ce qu'une touche.

Régulièrement trois à quatre fois par jour et quelques fois deux à trois fois par nuit, je trouvai des instants d'intimité pour épancher mon trop plein de désir.
Je me dis que c'est incroyable comment, à cette époque, mes fluides corporels semblaient inépuisables. Quelques fois, je devais m'épancher plusieurs fois de suite, avant de me sentir rassasié ou même vidé.

Maintenant, il me faut une à deux heures avant de pouvoir décharger à nouveau.

Quoi qu'il en soit, je ne revis Elise que le jour de mon départ, alors que la voiture de mes parents traversait le village en direction la D 137, puis de la N 13. Je l'aperçus, appuyée contre le panneau signalétique de l'entrée du village, indiquant " BOUZONVILLE ".
Je me fis, des années plus tard seulement, la réflexion que le nom était un mélange de " bouseux-ville ", de " bouse ville " et de " baise en ville ".
Lorsque la voiture passa à côté d'elle, je me retournai pour la regarder à travers la vitre arrière. Son regard avait suivi le mien et elle me regardait à nouveau droit dans les yeux. Elle eu un petit sourire amical et complice, et m'adressa un au revoir de la main.
Je regrettai alors de ne pas avoir cherché à la revoir avant de partir, et je sus, ce que j'avais pressenti depuis mes huit ans et qui fut le leitmotiv de mes rapports futurs avec les femmes : Elles aiment qu'on les soumette, voire qu'on les violente un peu parfois, tant qu'on le fait avec un minimum de complicité.

Je ne suis retourné en vacances chez mes grands-parents que deux étés plus tard. Élise sortait avec un garçon de 17 ans, d'un village avoisinant, qui la promenait en Mobylette, et nous sommes redevenus de bon amis. Cependant, jamais nous n'avons reparlé de cette journée ensoleillée, au pied de ce grand arbre centenaire, qui avait marqué notre entrée fracassante dans la sexualité.

Sans doute, cette première fois a-t-elle été déterminante dans la construction de ma personnalité d'adulte. Si le contexte avait été différent et si j'avais surtout été plus mature, avec une partenaire tout aussi mature, ma vie sexuelle, comme ma vie tout entière, eu-t-elle été différente.

LE SALAUCRATE
La Suite

Dans la cour du collège, pendant la récréation, nos discussions entre garçons portaient de moins en moins sur nos jouets respectifs, mais de plus en plus sur celui qui se tapissait à l'ombre de nos poils pubiens clairsemés. En ce début de floraison et de printemps naissaient, en effet, nos premiers émois sensuels et notre conscience des choses du sexe.

C'était l'été, mes parents m'avaient envoyé pendant quatre semaines en vacances à la campagne, chez mes grands-parents. J'avais alors dans les quatorze ans, je venais à peine de sortir de l'enfance et peu à peu mon corps se transformait en celui de l'adulte névrosé que je serais bientôt.

Mon entrée au lycée marqua un autre tournant dans ma vie sexuelle. Le bahut se situait dans la plus grande ville du canton et je réalisais, bien vite, qu'il abritait un assortiment féminin très diversifié et de qualité. De fous rires, en amours soudains, le temps passait agréablement sous le préau du bâtiment scientifique, alors que nous fumions des cigarettes de manière désinvolte.

Toutes mes études post-bac furent accompagnées par une seule fille, Nadia, cette fameuse petite brunette au sourire divin et qui symbolisa la rupture d'une promesse personnelle inconsciente de fidélité à mes principes. C'était la première fois que j'étais, non seulement séduit, mais de plus amoureux.

Nous les mecs, nous adorons nous retrouver ensemble, si possible avec une bière à la main et de préférence dans un bar avec de la musique pour couvrir nos propos et pour avoir des jolies filles à mater.
Cette ambiance est pour nous l'occasion de nous livrer à l'une de nos joutes verbales préférée, le déblatérage sur les gonzesses et l'exagération de nos performances sexuelles du moment.

À vingt-neuf ans, presque trente, je suis comme on dit tombé follement amoureux d'une fille de la classe de mon neveu. C'était la plus belle fille du Lycée, elle avait dix-sept ans et il dégageait de tout son être un mélange aphrodisiaque de maturité sexuelle et de naïveté infantile, qui me faisait complètement craquer.

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Fièrement dénommé Le Salaucrate