RÉCIT COQUIN
Mon Aventure Estivale
Béatrice me fit les honneurs de l’appartement, un 3 pièces assez spacieux et décoré avec goût, dans un style contemporain.
- Voici la chambre de Solène. C’est, si tu veux, je pense que tu y seras mieux. Evidemment, c’est une chambre de fille… en tous cas, j’ai changé les draps, ils sont tous frais, me dit-elle.
Je jetais un regard circulaire: dans la chambre aux tons pastels, il régnait un doux parfum floral. J’aperçus des photos de Solène, qui semblait avoir hérité les jolis traits de sa mère.
J’y déposais mes affaires, avec soulagement.
- Installe toi bien, pendant que je prends ma douche et que je me prépare. Je suis vraiment désolée, me redit-elle encore, mais je ne pouvais pas refuser cette invitation.
- J’effleurais les draps, ils étaient effectivement tous frais de propreté. Je pensais avec délice au repos que j’allais y prendre, et j’eus tout subitement une pensée déçue, celle que finalement, j’aurais peut-être préféré qu’elle ne change pas les draps… et me glisser dans ceux, probablement délicatement parfumés par le corps de Solène. Mais c’était un regret que je ne me voyais pas exprimer auprès de sa mère dont j’avais fait la connaissance depuis à peine une demie heure.
Je commençais donc à empiler cours et livres d’annales sur le bureau. Au fur et à mesure que les tas se formaient, je ressentais une mélancolie nouvelle.
Dans cette chambre à l’atmosphère toute féminine, je réalisais tout à coup combien mon année avait été pauvre sur le plan sentimental: le désert de Gobi aurait paru vert, en comparaison.
J’étais resté misérablement seul après un bref flirt l’été précédent, qui avait capoté dès la rentrée. Et mon environnement était resté surtout masculin: baby-foot et pressions au café proche de là où nous étudions.
Je ressentis une aversion brutale, presque irraisonnée pour ces fichus bouquins. Qu’ils aillent au diable! Je leur devais cette vie de moine, ces années sacrifiées…
Je m’allongeais sur le couvre-lit et décidais de me reposer un peu. De toute façon, ce n’était pas une demi-heure de plus ou de moins de révision qui allait changer quoi que ce soit. Il était plus important de garder l’esprit clair, et d’éviter l’épuisement.
Les yeux clos, mollement allongé, j’entendais le bruit de l’eau qui coulait dans le bac dans la salle de bains. Je pensais alors, de façon troublante, que là encore, j’étais dans une situation totalement inédite… dans la pièce d’à côté, une jolie femme nue faisait couler de l’eau sur son corps… nous étions seuls dans son appartement… et 5 centimètres de cloison nous séparaient…
Je sentis entre mes jambes une réaction soudaine, qui était loin d’être déplaisante, en pensant au ruissellement de l’eau sur ses cuisses, ses seins, ses jambes… aux serpentins cristallins que se formaient et se transformaient sur elle…
Mon corps avait bien remarqué que Béatrice était jolie… et même sexy…. tout en fermant les yeux, je tâchais de l’imaginer… je pensais qu’il fallait que je l’enregistre bien en moi quand je la reverrai, pour pouvoir me la représenter plus tard… lorsque j’allais être seul dans l’appartement…
Je pensais rester éveillé à caresser ces pensées sensuelles, mais je sentis tous à coup une main qui pressait doucement mon épaule, m’extirpant de la torpeur où j’avais sombré.
- Je vais y aller… il y a de quoi manger dans le réfrigérateur, je t’ai préparé une salade de tomates et il y a une pizza si tu veux la passer au four. Tu dois être fatigué, me dit Béatrice, en s’excusant d’avoir dû me réveiller.
J’ouvris les yeux, mes paupières papillotantes: elle se tenait à côté de moi, souriante.
J’eus un choc : dans sa robe noir courte, elle était cette fois non plus simplement et naturellement sexy… c’était une vraie tentatrice… maquillée avec soin, d’un rouge à lèvre sombre et d’un peu d’ombre à paupières, elle portait un collier en or tout simple qui s’accordait à merveille avec le décolleté arrondi de sa petite robe.
Je notais qu’elle avait dû enfiler des bas, ou des collants, qui galbaient joliment ses jambes… et leur donnaient des reflets satinés. Elle tenait à la main une paire d’escarpins, qu’elle allait enfiler en sortant manifestement.
Elle se pencha sur moi avant que je puisse réagir, et m’embrassa légèrement d’un baiser vif sur le front. Lorsqu’elle se pencha, la fragrance de son parfum m’enveloppa comme si j’étais pris dans ses bras. Je sentis un battement vif entre mes cuisses et une raideur soudaine.
Mais Béatrice s’était déjà redressée, et me faisant un petite signe de la main, s’éloigna vers la porte où elle déposa ses escarpins pour se chausser.
- Bonne soirée, me dit-elle, et ne révise pas trop!