RÉCIT COQUIN
Mon Aventure Estivale
Dans l’espace exiguë, elle ne pouvait faire autrement que se frotter à moi. Ses seins lourds reposaient contre mes cuisses. Je pris son visage entre mes mains avec douceur et le relevais vers moi.
C’était une sensation étrange et prodigieuse d’exercer ainsi un pouvoir, même si c’était avec tout le consentement et la douceur possible, sur une belle femme mûre qui m’avait fait peut-être assoir sur ses genoux, et pris dans ses bras contre sa poitrine…
Béatrice suivit l’impulsion donnée par les paumes de mes mains et releva les yeux vers moi. Ses cheveux mouillés étaient légèrement collés à son front, tandis que sur ses tempes, ils bouclaient en faisant quelques anglaises.
Quelques gouttes tombaient et glissaient sur ses épaules où elles reposaient comme des perles.
Sans mot dire, elle ouvrit la bouche et engloutit mon sexe sans cesser de me fixer de son regard. Mon membre déjà érigé se redressa encore et emplit sa bouche, et je décidais de l’attirer à moi ainsi que je l’avais vu faire, en la saisissant par la nuque et en l’approchant de moi.
Les yeux brillants de Béatrice s’allumèrent d’étincelles nouvelles alors que je l’empalais sur moi par sa bouche, ses bras étreignirent mes cuisses.
Je pensais alors à Solène que j’avais aperçue en photo dans la chambre. Les traits de Béatrice, infiniment nets, se brouillèrent tout à coup et soudain ce fut sa fille, agenouillée à mes pieds, cette fois complètement nue.
Elle était désirable, les photos d’elle en maillot de bain m’avaient également permis de me faire une idée tout à fait précise de son corps… mais je ne la connaissais pas, je ne l’avais pas vue de près, ni entendu sa voix, et ses réactions étaient trop abstraites.
Mon désir rétablit Béatrice avec ses bas, qui se cramponna aussitôt à mes jambes de ses bras et des ses cuisses, écrasant son corps contre mes cuisses, et m’avalant en elle avec gourmandise en gémissant… elle était soudainement si réelle que j’eus à peine la sensation de ma main pressée sur mon membre, serrant juste sous le gland d’une pression qui m’amena soudain à l’apogée du plaisir.
J’avais réussi à rester sur la corde raide, tendue entre l’envie de jouir et le désir de prolonger sa présence… mais je n’avais plus pu différer cet instant… alors que les spasmes me secouaient, Béatrice redevint subitement la chimère qu’avait conjurée mon esprit, à partir de quelques parfums, de l’écho d’une voix, de la mémoire du grain d’une peau… elle se volatilisa, me laissant à la fois assouvi et frustré, seul dans la cabine sur la paroi de laquelle avait été projetées quelques traces laiteuses.
Je n’avais plus qu’à finir ma toilette tout en nettoyant la cabine : je m’y attelais fiévreusement, effrayé à l’idée de laisser des traces visibles, et inspectait plusieurs fois le verre et le marbre pour m’assurer que je ne pouvais être trahi.
J’allais prendre la serviette que ma charmante hôtesse m’avait mise à disposition, puis avisais son propre peignoir : il était encore humide, mais pouvait néanmoins me sécher, d’autant que la température qui régnait ne me pressait pas outre-mesure à m’essuyer totalement.
J’enfilais le confortable et moelleux peignoir en éponge. De penser qu’elle y avait glissé son corps si peu de temps avant me procura la sensation d’une intimité partagée qui ramena aussitôt quelque vigueur dans ce que je croyais avoir assouvi. Je décidais de ne pas me satisfaire à nouveau et de profiter de cet état de tension heureuse.
Si j’avais eu plus de lucidité, j’aurais analysé comme une preuve supplémentaire de la frustration affective que j’avais traversée, la violence subite de ce désir que j’éprouvais pour une femme que je connaissais depuis moins d’une demi-journée, même compte-tenu qu’elle était très attirante, et que de me trouver ainsi introduit chez elle était un facteur fortement amplificateur.
Je me demandais quelle était la soirée qui l’avait ainsi attirée en dehors de son domicile, mais je préférais rapidement ne pas me poser trop de questions à ce sujet, craignant d’être déçu par les réponses que j’allais trouver : étant donné la façon dont elle s’était apprêtée, elle n’allait probablement pas simplement dîner avec une amie.
Vers 22 heures, la fatigue me saisit, et je décidais de m’allonger pour dormir. Je dors habituellement porte close, mais l’air était toujours étouffant, et je décidais donc de tenter de provoquer un léger courant d’air en laissant ouvertes la fenêtre et la porte. La chambre donnait sur une cour intérieure arborée, vaste et plutôt calme, dépourvue de lumières parasites.
Ma tentative pour provoquer un courant d’air n’était guère concluante, l’air était épais comme une soupe, mais au moins psychologiquement, cela me semblait moins étouffant.
Béatrice m’avait laissé une couette dans sa housse, mais la chaleur était insupportable. J’avais beau m’être douché, j’avais l’impression que j’allais cuire à la vapeur, et décidais donc me couvrir au minimum: je bordais ainsi un simple drap, à la fraîcheur agréable sur ma peau nue, ayant du mal à m’endormir totalement découvert.
Après m’être tourné et retourné malgré tout pendant un temps qui me parut très long (j’avais préféré ne pas regarder l’heure sur le cadran verdâtre du radio-réveil), je finis par sombrer dans un sommeil sans rêve, très lourd.
Je n’ignorais l’heure qu’il était lorsque tout à coup, je fus réveillé par une interrogation surprise :
– Qu’est-ce-que vous faites dans mon lit?
J’ouvris péniblement les yeux et la reconnus instantanément : c’était Solène, qui portait le jean et le chemisier que j’avais aperçus sur une photo.
Elle se tenait debout à côté du lit, une expression plus surprise que mécontente. Elle avait allumé la lumière dans la chambre, et posé un sac de voyage à côté d’elle.
Solène était très ressemblante à sa mère: le blond était chez elle plus vif, et ses traits et sa peau avaient la netteté de la jeunesse, là où de petites pattes d’oies s’étaient marquées au coin des yeux et des ailes du nez de Béatrice, révélatrices de la fréquence avec laquelle le sourire éclairait son visage.
– Excusez-moi lui répondis-je, confus. C’est elle qui m’a fait installer ici, elle pensait que vous alliez être absente pour plusieurs jours. Mais je vais sortir et vous laisser vous reposer, je crois qu’il y a un matelas gonflable.
Tout en lui disant cela, je vis son regard parcourir le lit et un sourire amusé se former soudainement sur ses lèvres charnues.
Je suivis son regard et piquais alors un fard car son regard s’était posé sur une éminence pyramidale au dessus de mon bas-ventre, fortement révélatrice.
J’étais comme paralysé dans le lit, les membres lourds comme si j’étais attaché. Solène s’approcha et s’assit du coin d’une fesse sur le bord du lit.
Je vis sa main se glisser vivement, tel un petit animal, sous le drap.
– Je vois que vous êtes dans de drôles de dispositions d’esprit en tous cas… est-ce moi.. ou ma maman qui vous inspire ces pensées? demanda-t-elle avec un sourire mutin, et en saisissant tout à coup le mât du petit chapiteau qui était formé par le drap.
Je souhaitais lui répondre, mais ma langue se trouvait aussi pâteuse que mes bras et jambes. En fait, toute ma vitalité semblait concentrée dans ma tige dressée, que la main de Solène avait fermement empoignée, et sur laquelle elle commençait de lents mouvements de va-et-vient, tout en me fixant narquoisement.
J’allais avaler ma salive pour lui répondre lorsque mes yeux s’ouvrirent tout à coup.
L’obscurité régnait dans la chambre. Je n’étais pas seul, mais ce n’étais pas Solène qui était dans la pièce. Béatrice était assise à l’exact emplacement où mon rêve avait situé Solène, et le drap était rejeté sur le côté. Elle portait toujours la robe qu’elle avait revêtue pour sortir, et avait juste ôté ses escarpins.
L’état de mon membre était quant à lui tel qu’il l’était dans mes songes… et la main de Béatrice l’enveloppait et le parcourait comme le faisait celle de sa fille.
Mon sursaut alerta Béatrice que j’étais réveillé : dans l’obscurité, j’avais du mal à distinguer ses traits, sa voix avait un timbre un peu rauque par rapport à mon souvenir.
– Oh, pardonne moi ! me dit-elle. J’ai jeté un coup d’oeil par la porte… j’ai vu que tu semblais parti dans un beau rêve… et j’ai eu trop envie de t’y rejoindre…
Comme dans mon rêve, j’avais du mal à articuler, j’allais bredouiller quelque chose mais elle ajouta :
– Tu as une copine? demanda-t-elle
– Non, réussis-je à articuler
Sa main se resserra un peu plus, comme par réflexe, sur ma tige brûlante à cette réponse.
– Et… tu l’as déjà fait?
Je me demandais brièvement si c’était un soupçon d’hésitation qu’il y avait eu dans sa voix.
Je n’hésitais quant à moi qu’un instant pour répondre : en la matière, je savais que la forfanterie était ridicule et ne pouvais abuser personne, sauf à se trouver deux à être puceaux.
– Non, dis-je tout simplement.
Je sentis tout son corps se tendre, et sa main m’enserrer si fort que je craignis un instant de jouir.
Elle se pencha vivement vers moi, et à son parfum s’étaient mêlés les arômes d’une nuit de sortie : un léger voile de tabac blond flottait sur elle, et une odeur plus fauve, probablement de transpiration, mais absolument pas déplaisante… chaude et excitante au contraire : cela me rappelait des slows de fin de soirée, collé à ma partenaire… et cela me donnait l’impression que Béatrice m’avait emmené avec elle en boîte.
Son visage s’approcha du mien, et elle murmura rapidement, à voix basse, comme s’il y avait eu quelqu’un d’autre pour nous épier :
– Alors pardonne moi… j’ai trop envie…
Posant ses mains sur mes joues, elle saisit mon visage et scella ma bouche d’un baiser avant que j’ai pu lui répondre qu’il n’y avait rien qui nécessitât d’être pardonné…
Ses lèvres chaudes, pulpeuses se posèrent sur les miennes et sa langue vive força le passage de mes lèvres encore ensommeillées et surprises, trop lentes à s’entrouvrir.