RÉCIT COQUIN

LE SALAUCRATE
CHAPITRE 7

" …Tante Carmen avait décidé d'aller vivre définitivement à San-Sébastian, emmenant Gonzalo avec elle. En l'apprenant, je passai deux nuits entières à pleurer, mordant mon oreiller pour étouffer le bruit de mes sanglots. Plutôt mourir que de reconnaître ce qui m'arrivait … ".
Lucia Etxebarria - " Amour, Prozac et autres curiosités ".


À vingt-neuf ans, presque trente, je suis comme on dit tombé follement amoureux d'une fille de la classe de mon neveu. C'était la plus belle fille du Lycée, elle avait dix-sept ans et il dégageait de tout son être un mélange aphrodisiaque de maturité sexuelle et de naïveté infantile, qui me faisait complètement craquer.
Tous les garçons de son bahut tombaient pour elle. Ça se voyait à leurs regards embrumés d'adolescents, à la sortie des cours. Mais moi j'en étais vraiment dingue, je ne pensais qu'à elle. Je pouvais observer, à la dérobée, son joli cou dégagé par ses cheveux montés haut derrière son crâne et attachés par une barrette assortie à la couleur de ses yeux noisettes.
Elle se comportait, avec moi, avec la même distance correcte, mais intransigeante, qu'avec tous les autres garçons, bien que mon neveu me l'ait présenté à ma demande. Pourtant, je n'avais pas à me plaindre, car à cette époque, mes conquêtes féminines se bousculaient devant ma porte et au boulot. Je trimbalais une belle réputation de tombeur et malgré cela, je réussissais à séduire, à attirer et à tirer à peu près toutes celles que je trouvais, au minimum, baisables.

Sauf cette fille, qui résistait à toutes mes tentatives d'approches, les plus subtiles comme les plus viriles.

Pourquoi je suis tombé amoureux d'elle ? En y réfléchissant bien, j'aurais surtout pu trouver des tas de bonnes raisons pour que cela ne soit pas le cas.

Son côté pimbêche de pucelle inaccessible, sa beauté artificielle de jeune fille modèle, ses résultats scolaires de première de la classe, le fait qu'elle soit adulée par tout le monde et à la tête d'un groupe de filles qui portaient toutes au cou la même image pieuse au bout d'une chaînette, tout en elle m'annonçait l'illogisme avec un grand I.

Mais il faut bien avouer que la raison n'avait rien à voir la dedans !.

Que sait-on de l'amour à dix-sept ou à trente ans, et en sait-on jamais quelque chose ?
Tout ce que je savais, c'est que plus elle me renvoyait à la face son inaccessibilité, plus je la désirais. J'en venais même à négliger mes multiples conquêtes, à refuser des rendez-vous et à poser des lapins, bien que cela ne soit pas vraiment une nouveauté. Sauf qu'alors, ce n'était plus par égocentrisme, mais par manque d'intérêt. Je vivais une hypocondrie émotionnelle et sentimentale, un état d'obsession, que je qualifierais maintenant de malsain. Pas une seconde je ne fis le parallèle avec mon histoire passée avec Nadia.
Au fur et à mesure que l'année scolaire progressait, le vide se faisait autour de moi. J'allais chercher, chaque samedi, mon neveu à la sortie de l'école, guettant du regard cette fille comme un gosse. Alors que précédemment, j'étais considéré comme un garçon drôle, caustique même et perspicace, dont le charisme attirait un grand nombre de groupies autour de lui, je devenais progressivement de plus en plus ennuyeux et terne, états qui traduisaient ma préoccupation.

Mon état moral et psychologique transparaissait sur mon apparence et sur ma capacité à entretenir des liens sociaux.
J'en perdais l'appétit, négligeais mon hygiène vestimentaire et corporelle, oubliais de me raser des jours durant, jusqu'à ce que mes proches, mes potes et mes collègues m'en fassent la remarque.
Les regards des filles, qui avant s'enflammaient à mon passage, n'exprimaient plus qu'une interrogation sur ce qu'elles avaient bien pu trouver à ce grand échalas dégingandé.

Je pense, qu'à cette époque, je souffrais d'une prise de conscience de l'âge qui avance, ainsi que d'un complexe qui m'incitait à me rendre séduisant aux yeux de cette fille, pour me prouver que je plaisais encore à une jeune donzelle. À moins que je regrettasse inconsciemment de ne pas pouvoir me marier, à cause de mes principes salaucratique ? Non, impossible..., L'expérience avec Nadia m'en avait persuadé.

Paradoxalement, je me suis rendu compte que plus je me fermais aux autres et plus je devenais terne, plus cette fille commençait à me regarder avec la trace d'un semblant d'intérêt. Au début, ce fut presque imperceptible, au point que je doutais de cette impression, pressentant que ma folie grandissante me faisait prendre mes rêves et mes fantasmes pour une réalité en possible devenir.

Pourtant, son regard, qui ne faisait toujours que me traverser sans me voir et sans s'émouvoir, paraissait tout d'un coup se figer et daigner m'observer une demi-seconde durant.
Cette fugitive sensation, d'exister un instant dans son regard, s'évanouissait subitement et je retombais alors dans les affres de la souffrance que m'infligeait son indifférence.
Puis, cette impression se précisa de jour en jour - je venais tous les soirs à présent - et un beau jeudi pluvieux, alors que je la suivais du regard depuis son apparition à la porte de sortie, elle me sourit.

Le miracle eu lieu quelques jours plus tard, c'était un samedi d'avril, le temps était extraordinairement doux et je m'étais installé dans un parc public, assis sur un banc, face à un petit plan d'eau, pour rêvasser à mon amour platonique, unilatéral et inaccessible. Le regard fixe, j'observais la valse des canards.

Tout à coup, une forme floue se matérialisa devant moi et me parla. C'était elle !

Elle se découpait dans la luminosité de cette fin de matinée, absolument sublime. Je remarquai tout de suite que, pour une fois, ses cheveux étaient détachés, virevoltants dans cette brise printanière d'un jour nouveau, ce qui m'apparut comme la promesse de possibilités infinies, comme une touche d'impertinence dans ma vie. Je pensais alors : " Elle a pas cours ce matin ? ". Cette coiffure, plus frivole que tout ce que je lui avais vu arborer jusqu'à maintenant, lui donnait un air beaucoup moins sérieux et, subitement, elle me sembla moins intouchable et, peut-être aussi, plus vulnérable.

Elle se tenait ainsi devant moi, dans le contre-jour et à contre-courant de ses attitudes antérieures. Immédiatement, je l'aimais encore plus, si cela était possible, et je la désirais intensément.
Elle portait une jupe écossaise, propre à une jeune fille de bonne famille, qui lui arrivait au-dessus des genoux. Cette légère entorse aux conventions pouvait sembler insignifiante, mais pour moi elle signifiait que cette fille pouvait sans aucun doute être une tout autre personne que cette caricature de jeune demoiselle parfaite, qu'elle affichait si ostensiblement en toute circonstance.
Ses genoux, d'ailleurs, au teint légèrement halé d'un membre de la bourgeoisie locale qui a les moyens de passer tout l'été au bord de mer et très certainement l'hiver au pied des plus belles pistes de ski, me parurent s'afficher comme l'échantillon politiquement correct d'un " tout " d'une rare perfection. Elle était un objet de luxe, dont la proximité de mes yeux ébahis sonnait comme une promiscuité propice à une prochaine luxure.

Je me décidai enfin à arracher, bien qu'à contre cœur, mes yeux de cette paisible apparition, pour les planter dans son regard. Elle me renvoyait un sourire aussi rieur que moqueur, très sûre d'elle et de l'effet qu'elle provoquait ainsi en moi. Elle n'était absolument pas dupe de son impact sur les représentants de l'espèce masculine en général, dont je n'étais que le sujet d'étude de son indécente curiosité d'adolescente.
Elle m'a proposé de marcher avec elle le long de la berge, et elle a parlé, pour ne pas dire monologué, tout du long de notre promenade. Je n'ai quasiment rien dit, me contentant de la reluquer. Au bout d'une heure, elle m'a dit devoir rentrer, me promettant de nous retrouver au même endroit la semaine suivante et me faisant jurer de ne rien dire de notre rencontre à mon neveu, qui s'empresserait de lui donner une réputation de salope au lycée. J'ai bien sûr tout de suite acquiescé à tout ce qu'elle voulait, et je crois bien, qu'en cet instant, mon sentiment à son égard était proche de l'idolâtrie. J'allais chercher mon neveu d'un pas cotonneux.

Idole en Grec veut dire fantôme, idolâtrer en amour doit donc signifier quelque chose comme courir après un mirage. En tout cas, je me dis, à présent, avec le recul des ans, que je me suis lamentablement planté avec cette fille, comme la suite des événements le montra.

Nous nous sommes donc revus au cours des semaines qui suivirent cette première rencontre, peut-être pas si fortuite qu'il n'y paraissait alors. Le même jour de la semaine, à la même heure, nous nous retrouvions au même endroit, effectuant chaque fois le tour de ce petit lac artificiel. La seule chose qui changeait dans cette linéarité de nos rendez-vous, c'est qu'elle me paraissait chaque fois plus belle que la fois précédente.
Au bout de deux mois de ce rythme, mon désir pour elle menaçait de me faire exploser. Pourtant, il ne se passait entre nous toujours rien de charnel, juste quelques baisers que j'avais réussis à voler à ses jolies lèvres charnues, lors de soudaines pulsions de ma part.
Et toujours, elle me parlait inexorablement, d'elle exclusivement, de ses rêves, de sa vie idéale, du mari idéal, de la famille idéale …De ses parents aussi, qui l'étouffaient sous leur admiration et leurs bons sentiments, fiers de cette fille idéale, apparemment sans vice et sans défauts.
Paradoxalement, dans son refus de faire évoluer notre relation vers le versant de l'amour physique, elle se conformait à cette illusion de la virginité conservée, inculquée par son éducation. Son discours même, de se " garder " pour l'être aimé et épousé, cadrait avec ces valeurs familiales, qu'elle contrait innocemment avec nos rencontres et son choix pour moi.

Au fur et à mesure de notre " relation ", je me faisais de plus en plus insistant, la menaçant d'interrompre nos rendez-vous si elle n'acceptait pas de coucher avec moi. Cette menace parut lui faire peur et j'en profitais donc pour appuyer de plus en plus fort mes sollicitations libidineuses.

Un jour, enfin, elle m'annonça que ses parents devaient rentrer plus tard que d'habitude et que si je lui promettais de bien me comporter, nous pourrions écouter des disques dans sa chambre. Pas un instant nous ne pensâmes à aller chez moi, chose extrêmement étrange.
Sa chambre avait le même aspect propret qu'elle-même : elle sentait le linge propre et le corps stérile de toute souillure. Des posters de minettes en émoi, des nounours, du rose, une impression de cocon amenaient en moi la conscience d'un monde qui n'était plus de mon âge, et qui me ravissait.
Assis sur le bord de son lit, je l'embrassais avidement tandis qu'elle répondait du bout des lèvres à mes baisers brûlants. Elle était complètement inexpérimentée et je pus enfin prendre la position dominante dans notre relation, en un instant.
Chaque fois que mes mains s'aventuraient sur ses genoux et tentaient de rencontrer ses cuisses, elle les repoussait. Au bout d'un certain temps de ce petit jeu de la petite bête qui monte, qui monte et qui redescend, je me levai en colère et me dirigeai vers la porte. Elle me rappela alors à ses côtés et, à contre cœur, laissa mes mains s'aventurer à la découverte de sa physionomie intime.
À l'issue d'une infinie patience, mon majeur pu enfin toucher, à travers le tissu de sa culotte, sa merveilleuse petite motte et j'ai senti, derrière cette fine barrière de coton, sa fente, et, de sa chaque coté, la touffe au touché plus rugueux. Je crus devenir fou de désir et je dus me retenir pour ne pas lui arracher ce pénible bout de tissu et la culbuter aussi sec à la hussarde, tel que j'en avais pleinement envie.
Mon doigt s'est fait de plus en plus insistant et je suis parvenu à le glisser sous l'élastique de sa culotte, le lançant à l'exploration de ses petits bourrelets de chair et de sa chatte, qu'elle avait tendre et chaude en son milieu.

Elle haletait à mon oreille et, les yeux fermés, la bouche légèrement entrouverte, elle me laissait faire et découvrait stupéfaite sa capacité au plaisir. Elle m'avoua, plus tard, ne s'être elle-même jamais touchée le soir, seule dans l'intimité et la pénombre propice au plaisir solitaire de cette chambre de jeune fille.

Pourtant, la majorité des filles passe leur temps d'adolescence accroupies au-dessus d'un miroir pour voir à quoi ressemble leur sexe, l'explorant avidement de leurs doigts, les yeux écarquillés d'émerveillement. Ce qu'elles y voient n'est pas ce qui les interpelle le plus, l'essentiel restant invisible.

Au contact de mon doigt sur son clitoris, dont je me demande si elle en connaissait l'existence même, je l'ai sentie tressaillir, comme sous l'effet d'une décharge électrique, trop longtemps accumulée en ce point si sensible.
D'un baiser pressant, je parvins à l'allonger en travers du lit, les jambes pendantes au pied de celui-ci. Je me suis agenouillé sur la moquette rose et, en glissant mes mains sous ses fesses, j'ai tenté de lui enlever sa petite culotte, morceau de tissu insignifiant, mais qui, conservé, peut faire l'effet d'une forteresse imprenable et dont la présence, ou l'absence, fait toute la différence entre une passade amoureuse d'adolescent et une véritable relation entre deux êtres qui s'aiment et /ou se désirent.
Dans un sursaut de mauvaise conscience, elle s'est relevée subitement et m'a demandé d'arrêter, prétextant le retour rapide ses parents. Je lui ai rappelé ses propres paroles sur leur heure tardive de retour et je l'ai supplié, puis menacé, tout en lui promettant de ne lui faire que des caresses.
Pas vraiment à contrecoeur, cette fois, elle m'a laissé la caresser intimement, je lui ai écarté un peu plus les jambes et j'ai repris une position accroupie entre elles. Sa jupe était retroussée jusqu'au-dessus du slip, et j'ai prestement - avant qu'elle change d'avis - retiré délicatement celui-ci, le faisant glisser le long de ses fines et magnifiques jambes.
Ma bouche s'en est approchée et je lui ai embrassé le sexe dans toute sa longueur, insistant grandement sur son point le plus sensible. Elle tressaillit comme précédemment et s'est mise à haleter. Ma langue est venue implacablement lui titiller avidement le clitoris, témoin attentif de ses gémissements redoublés.

Du pouce gauche, je l'ai branlée, tandis que le droit s'insinuait dans son intérieur doux comme du velours et humide à souhait. J'ai senti une résistance à l'avancée de mon pouce dans sa chatte, preuve irréfutable de sa virginité. Mes lèvres, ma langue et mes doigts exécutaient leur travail de lubrification et d'excitation extrême sur son petit bouton. Au bout de quelques minutes de ce rythme, elle a joui, en poussant des petits cris de souris.
Je me suis relevé et en commençant à dégrafer mon pantalon, je lui ai demandé de me faire jouir à mon tour avec sa bouche, ce qu'elle a catégoriquement refusé. Ma queue engoncée dans mon jean et mon slip menaçait l'explosion, tellement de l'avoir sucée et désirée pendant ces longs mois m'avait excité.
Pourtant, cette fois, malgré mon insistance, je ne suis pas parvenu à la faire changer d'avis. Je suis parti tout de colère et de frustration apparente, bien qu'heureux au fond de moi de cette évolution dans notre relation.

J'étais sûr d'arriver prochainement à mes fins.

La cuvette du WC, du premier bar venu, au coin de la rue, reçu mon sperme en giclées abondantes…

Le lendemain, au boulot, j'étais radieux. Beaucoup de mes collègues me dirent retrouver celui que je n'étais plus. Le samedi suivant, je ne suis pas allé au rendez-vous, je suis resté chez moi, près du téléphone. De ce fait, moins d'une demi-heure après le temps nos supposées retrouvailles, il a sonné. Elle était en colère, aussi je lui ai dit que je ne pouvais plus me contenter d'une relation aussi unilatérale et que je préférais arrêter tout contact plutôt de continuer à souffrir ainsi.
Elle m'a alors demandé si j'étais seul chez moi, heureusement c'était le cas et moins d'un quart d'heure plus tard, elle était assise à mes cotés, sur mon lit. Dans les cinq minutes qui suivirent, je lui mangeais le sexe et, bientôt, elle jouissait dans ma bouche, plus violemment que la première fois.
Quand cela fut fini, je me relevais, me débarrassant vite fait de mon pantalon et de mon caleçon, sortant ma verge gonflée, la brandissant comme un étendard.

Avec beaucoup de patience, je lui ai expliqué comment faire, et elle ne s'en est pas trop mal tirée, ses manières gauches ravissant mon excitation.
Il n'a pas " phallus " beaucoup de temps pour que mon sperme gicle abondamment dans sa bouche. Elle s'est levée subitement et a couru aux toilettes, la main devant la bouche, pour y aller vomir bruyamment.
Je l'y ai accompagné pour la soutenir et la consoler en lui expliquant que c'était normal et pas grave. Mais elle était cependant vexée et confuse de sa réaction viscérale et ne cessait de s'en excuser. Je lui dis alors qu'elle m'avait rendu très heureux, et cela paru la rasséréner.
Par la suite, nous nous sommes retrouvés, tantôt chez elle, mais le plus souvent chez moi, pour des séances de plaisir buccal partagé.

Les vacances scolaires arrivant, pour elle, nous n'avions cependant toujours pas dépassé ce stade. Et bien que ces petites séances me procuraient un plaisir immense, il me tardait de lui enlever, de ma verge, son petit hymen. De plus, plus j'apprenais à la connaître, plus ses sempiternels discours stéréotypés sur le couple et la vie en générale m'exaspéraient.
En fin de compte, je la trouvais beaucoup moins moralement et intellectuellement intéressante, que physiquement et sexuellement attirante. Elle était engoncée dans ses principes petits bourgeois, tendance catho,et je pressentais qu'avec les ans, elle prendrait sa place dans les rangs de sa caste, comme sa propre mère et ses ancêtres l'avaient fait avant elle. Je n'étais plus du tout certain de vouloir l'accompagner dans cette vie-là, et j'envisageais de nouveau la mienne pleine d'aventures, diversifiée et non limitée par la coercition du concubinage ou pire, du mariage. J'étais de nouveau sûr que ma voie instinctive était naturelle, et qu'elle était la meilleure.

Elle se mit à me parler sans cesse de " notre " mariage, après ses études, et de sa décision d'annoncer nos " fiançailles " prochaines à ses parents.

Alors que quelques mois plus tôt j'aurais voué mon âme aux démons de ma libido pour elle, je me surprenais alors à envisager une rupture avant qu'elle ne nous engage plus avant dans une relation officialisée. Pourtant, je ne pouvais me résoudre à la quitter, sans en avoir fini entièrement avec sa virginité restante. Par des discours astucieux, ou peut être pas - ils furent en tout cas efficaces, preuve de sa niaiserie et de son manque de connaissance des hommes et de leur capacité à se comporter en salauds - qui concernaient l'importance de se connaître " à fond ", avant de prendre une décision, qui, je lui disais, allait nous engager pour la vie, je réussis à obtenir ce que je convoitais.

Un samedi, au début du mois de juillet, elle me dit devoir partir le lundi de la semaine suivante vers d'ennuyeuses vacances Saint-Tropéziennes avec ses parents, ce qui la rendait inconsolable, et je parvins enfin à mes fins, après un autre de mes beaux discours sur la torture de la séparation entre deux êtres qui s'aiment.
Nous étions, comme d'habitude, dans mon appartement, et je me trouvais une fois de plus en train de lui brouter la pelouse.
Au moment où je la sentis proche de l'orgasme - qu'elle avait de plus en plus libres et vociférants - je m'arrêtais sur le fil du rasoir de son plaisir.
Elle était nue, tout comme moi, et me relevant sur les genoux je lui soulevais les jambes et les plaçais de chaque coté de mes hanches. Alors, en la regardant dans des yeux qui me suppliaient de m'arrêter et en même temps de continuer, j'approchai mon gland turgescent de ses pétales et tandis qu'elle hochait des nons craintifs de la tête, je la pénétrai d'un coup de rein sec et décisif.
Elle poussa un cri proche du hurlement sauvage de souffrance, mais m'empoigna les hanches, les yeux révulsés et la tête en arrière, tirant des bras et poussant des pieds, pour me faire la pénétrer plus profondément.

Ce fut l'une de mes expériences sexuelles les plus savoureuses, et ce souvenir demeure encore comme un puissant stimulant. Il m'a longtemps procuré beaucoup de plaisir solitaire, me servant même de stimulant lorsque j'avais du mal à jouir dans les bras et entre les jambes d'une comptable, ou d'une secrétaire de direction, dont je me lassais alors.

Elle a joui la première, et je l'ai vite rattrapée par de puissants et rapides mouvements de va et vient, en cherchant à lui trouer le fond du vagin.
Nous explorâmes nos corps les quelques jours qui nous séparaient de son départ, mais je ne parvins pas à lui dépuceler l'anus, cela étant sans doute trop péché à son goût.

Lorsqu'elle revint de vacances, c'était moi qui étais parti avec mes éternels potes, qui étaient bien contents de me retrouver au naturel, dans les gorges du Tarn pour un séjour de sport d'eau vive. Je l'ai trompée à plusieurs reprises pendant cette quinzaine de jours, me confirmant que j'étais allé au bout de ce que je souhaitais tirer de sa si jolie personne.
À mon retour, je ne l'appelai pas et effaçais les messages pleurnicheurs qu'elle laissait sur mon répondeur, ne lui offrant même pas l'honneur d'une réponse.

Je ne la revis que six mois plus tard dans une soirée étudiante, mais ma tentative de renouer un contact s'arrêta net sur une claque magistrale, dont je ne lui tiens pas rigueur.
J'ai appris, par ma mère, des années plus tard, qu'elle s'était mariée avec un jeune médecin anesthésiste, promis à une brillante carrière, dont elle divorça au bout de dix ans de vie commune, grand bien lui en fasse, c'est en tout cas ce que je lui souhaite vraiment.

Je m'étais de nouveau promis de vivre libre, donc solitaire. D'ailleurs Desproges ne disait-il pas : " J'aime mieux être triste et seul, qu'heureux avec les autres " ?

LE SALAUCRATE
La Suite

Dans la cour du collège, pendant la récréation, nos discussions entre garçons portaient de moins en moins sur nos jouets respectifs, mais de plus en plus sur celui qui se tapissait à l'ombre de nos poils pubiens clairsemés. En ce début de floraison et de printemps naissaient, en effet, nos premiers émois sensuels et notre conscience des choses du sexe.

C'était l'été, mes parents m'avaient envoyé pendant quatre semaines en vacances à la campagne, chez mes grands-parents. J'avais alors dans les quatorze ans, je venais à peine de sortir de l'enfance et peu à peu mon corps se transformait en celui de l'adulte névrosé que je serais bientôt.

Mon entrée au lycée marqua un autre tournant dans ma vie sexuelle. Le bahut se situait dans la plus grande ville du canton et je réalisais, bien vite, qu'il abritait un assortiment féminin très diversifié et de qualité. De fous rires, en amours soudains, le temps passait agréablement sous le préau du bâtiment scientifique, alors que nous fumions des cigarettes de manière désinvolte.

Toutes mes études post-bac furent accompagnées par une seule fille, Nadia, cette fameuse petite brunette au sourire divin et qui symbolisa la rupture d'une promesse personnelle inconsciente de fidélité à mes principes. C'était la première fois que j'étais, non seulement séduit, mais de plus amoureux.

Nous les mecs, nous adorons nous retrouver ensemble, si possible avec une bière à la main et de préférence dans un bar avec de la musique pour couvrir nos propos et pour avoir des jolies filles à mater.
Cette ambiance est pour nous l'occasion de nous livrer à l'une de nos joutes verbales préférée, le déblatérage sur les gonzesses et l'exagération de nos performances sexuelles du moment.

À vingt-neuf ans, presque trente, je suis comme on dit tombé follement amoureux d'une fille de la classe de mon neveu. C'était la plus belle fille du Lycée, elle avait dix-sept ans et il dégageait de tout son être un mélange aphrodisiaque de maturité sexuelle et de naïveté infantile, qui me faisait complètement craquer.

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Fièrement dénommé Le Salaucrate