RÉCIT COQUIN

Mon Aventure Estivale

Nous discutions à voix basse, elle accoudée au balcon, moi me tenant derrière elle, enlaçant son buste. Mon corps épousait le sien, et ma joue qui frôlait la sienne était caressée par ses cheveux qu’elle ramenait de temps en temps sur sa nuque.
Par moments, une fenêtre s’allumait, qui généralement s’éteignait quelques minutes plus tard: probablement quelqu’un qui s’était levé pour boire un verre d’eau, ou satisfaire une envie pressante.
Je me demandai combien de ces fenêtres obscures abritaient de couples, et parmi eux, s’ils en étaient qui faisaient l’amour à cet instant même comme nous avions pu le faire juste auparavant.
Je pensai à ces corps à corps insoupçonnables derrière les façades muettes, à ces étreintes, aux gémissements et soupirs qui les accompagnaient, aux explosions de plaisir…
Ces interrogations m’avaient souvent taraudé au cœur de nuits solitaires, alors que cela me semblait réservé aux autres. Et tout à coup, Béatrice était là, entre mes bras, comme si elle avait usé d’un coup de baguette magique… effaçant en un instant ces heures de frustrations…
J’avais enfin l’impression de rejoindre une certaine normalité, et dans le même temps, de façon paradoxale, j’avais du mal à croire que ce que je vivais n’était pas un rêve destiné à s’achever brutalement par le réveil matinal, que Béatrice n’allait pas s’évaporer subitement.
Je tentai de chasser cette crainte en me raccrochant à ses paroles: j’avais envie de mieux la connaître comme si c’était l’assurance de pouvoir mieux la conserver.
Par ailleurs, tandis que nous discutions, sa personnalité s’esquissait doucement: sa sensibilité, son humour, et son énergie transparaissaient dans ce qu’elle m’expliquait de sa voix chaude. Au delà de l’amante – extraordinaire – je devinais la femme qui ne l’était probablement pas moins et qui me tenait sous son charme.
Nous parlions d’abord surtout de nous-mêmes. Ce ne fut qu’après un certain temps qu’elle fut la première à mentionner assez naturellement celle à qui nous devions de nous être rencontrés: ma mère.
J’étais curieux quant à moi d’en savoir plus sur leur relation: elle remontait à leurs années de lycée et s’était poursuivie ensuite à travers leurs années étudiantes. Béatrice et Fabienne étaient restées ensuite amies d’une amitié qui avait perduré en dépit de l’éloignement.
– C’est drôle, dit Béatrice tout à coup. C’est un peu grâce à moi que Fabienne a connu sa première fois, et là ce soir avec toi…
Surpris, je m’interrogeais, soudainement troublé par ce qu’elle venait de dire: voulait-elle dire qu’elle avait fait l’amour avec ma mère?
Je me rendis compte soudain que je n’avais jamais pensé à la jeunesse de ma mère, au fait qu’elle ait pu avoir une vie sentimentale et sexuelle avant d’être mariée. Sans parler de l’imaginer avec une autre femme!
– Mais… dis-je d’une voix hésitante… avec elle… c’était de quelle façon? sans oser exprimer la cause profonde de mon trouble.
Béatrice comprit ce qui me troublait, et elle fut saisie d’une petit rire amusé qui la secoua entre mes bras.
– Ah, ce n’était pas exactement comme avec toi! Je ne suis pas très attirée par les filles, et à ma connaissance, Fabienne non plus. Notre truc, c’était les garçons. Ta mère était très mignonne, mais manquait beaucoup de confiance en elle. Et du coup, en plus, elle intimidait la plupart des autres qui confondaient timidité et froideur, et la prenaient pour un glaçon: et comme j’en ai eu marre de la voir malheureuse, c’est moi qui ait tout fait pour que sa première fois ait lieu, en bonne copine! répondit Béatrice.
– Ah bon? Comment ça s’est passé, demandai-je
– Je ne devrais peut-être pas te raconter ça, reprit-elle. J’espère que je ne te choquerai pas, mais il n’y a rien de méchant dedans. C’est le genre de choses qu’on peut faire à vingt ans quand on craque de voir sa meilleure amie en déprime tous les soirs de boum ou de virée à plusieurs, parce qu’elle est la seule à ne pas être en couple.
Et elle m’expliqua comment, alors que son amie lui avait confié son penchant pour un des garçons de la promo, lui même apparemment trop timide pour oser faire le premier pas, elle s’était débrouillée pour les amener à se trouver seuls l’un avec l’autre, en les invitant en même temps, mais sans les avertir.
Béatrice les avait venir dans le petit studio où elle habitait alors, puis s’était éclipsée en prétextant une contrainte au moment opportun, après leur avoir servi copieusement un punch de sa composition; rhum, mangue, passion et gingembre râpé, le parfum des fruits masquant le degré d’alcool, et le gingembre étant censé être stimulant.
– Je m’étais arrangée pour les laisser tous les deux s’installer sur le canapé… raconta Béatrice. Fabienne était très sexy: je lui avait dit de s’habiller pour sortir, qu’on sortirait en boîte ensuite. Je la revois encore, elle portait une mini-jupe qui mettait très bien en valeur ses jolies jambes, des demi-bottes et un petit bustier pigeonnant. Ce n’était pas trop le genre de vêtements qu’elle portait d’habitude, mais je l’avais accompagnée dans la journée pour la convaincre de s’offrir une tenue qui change de l’ordinaire et qui ne détonne pas trop en boîte.
J’écoutais, captivé: si ma mère était une belle femme, je ne l’avais jamais vue qu’habillée avec une élégance très classique. L’imaginer en étudiante gentiment délurée était une nouveauté, sans parler de la situation plus qu’ambiguë qu’avait mise en place son amie.
Je devinai le sourire de Béatrice à l’intonation de sa voix, tandis qu’elle poursuivait:
– Quand j’y repense, je me demande comment j’ai pu monter un plan pareil: je m’étais arrangée avec mon copain d’alors, pour qu’il téléphone, et me permette de disparaître plus facilement. Quand il a appelé, j’ai pris mon air le plus désolé et je leur ai dit que je devais m’absenter pour une demi-heure, et qu’ils n’avaient qu’à terminer le punch en m’attendant, avant qu’on parte en boîte rejoindre mon copain.
Je n’osais pas l’interrompre, mais la curiosité me brûlait les lèvres.
– En fait, poursuivit Béatrice, je suis revenue un peu avant, tellement j’étais curieuse de voir comment ils s’étaient débrouillés: je suis entrée sans faire de bruit, et je me suis glissée jusqu’à la porte du salon. J’avais atteint mon objectif au delà de toutes mes espérances! Ils étaient tellement collés l’un à l’autre que je suis revenue discrètement à la porte d’entrée, et que je l’ai fait claquer pour les alerter. Ensuite, je n’ai pas pu résister au plaisir d’arriver le plus vite possible dans le salon pour voir leurs têtes!
Béatrice éclata de rire, et acheva son récit: « Ils avaient juste eu le temps de s’écarter l’un de l’autre. Je me souviens que les joues de Fabienne avaient une jolie couleur rose et que je ne lui avait jamais vu des yeux aussi brillants. Quand au garçon, on aurait dit un coquelicot. Et puis je te passe les détails, mais ils n’avaient pas trop eu le temps de rectifier leurs tenues, c’était un peu en désordre. En tous cas, j’ai fait celle qui ne voyait rien, et quand on est partis en boîte, ils se sont jetés l’un sur l’autre au bout de dix minutes dans la pénombre. Et finalement, ils ont conclu dans la semaine, un peu grâce à moi ».
Je me représentais la scène que me racontait Béatrice, et mon esprit s’échauffait à l’imaginer se glissant sur la pointe des pieds dans l’appartement… découvrant ma mère enlacée avec ce garçon probablement en train de caresser ses longues jambes, glissant peut-être sa main sous sa cuisse ou dans son décolleté certainement ravissant tandis qu’ils s’embrassaient à pleine bouche, avec l’ardeur de ceux qui ont été trop longtemps privés… je n’osais pas trop demander de détails à Béatrice, mais mon imagination faisait le reste. Le tableau me troublait tout autant que le rôle de Béatrice, entremetteuse par amitié
Je sentis soudain l’effet du récit de Béatrice sur moi, en un retour de vigueur dans mon membre, pressé contre sa croupe.
– Je me demande pourquoi je te raconte ça, elle serait certainement folle si elle avait que je te l’ai dit, murmura doucement Béatrice. Mais je me sens tellement bizarre cette nuit… j’ai l’impression d’avoir retrouvé mes vingt ans… il va falloir aller se coucher, tu vas avoir des épreuves importantes.
Elle marqua un temps d’arrêt. Je sentis tout à coup un grand vide à l’idée que cet instant suspendu allait se terminer: je désirais ardemment le prolonger jusqu’à ce que les première lueurs nous chassent à l’intérieur.
– Mais avant, reprit Béatrice, d’une voix soudain un peu rauque, j’ai juste envie que tu me fasses encore une fois l’amour… ici… sur ce balcon… et tu en as envie aussi je crois… ajouta-t-elle en remuant doucement ses fesses contre mon membre dont l’érection encore commençante se raffermit aussitôt.
Je regardai dans la direction opposée: je ne distinguai plus de cigarette allumée… mais il me semblait encore discerner une forme sombre, sans être plus capable de distinguer qui pouvait se trouver là.
– Tu… tu crois qu’il y a encore quelqu’un en face? demandais-je, hésitant
Béatrice haussa ses jolies épaules rondes.
– Je ne sais pas, ça ne fait rien, répondit-elle avec un calme étrange, presque décalé, comme si ce qu’elle me proposait était la chose la plus naturelle du monde
– D’abord, dit-elle ils ne peuvent pas nous voir plus que ça. Et puis surtout je me sens tellement bien… j’ai l’impression que je si je le pouvais, j’irais faire l’amour avec toi sur une place publique, au milieu de toute le monde, tellement je suis heureuse… rien que pour en faire profiter les autres… mais ne t’en fais pas ajouta-t-elle, je serai plus discrète que dans la chambre! Mais si tu ne veux vraiment pas, on peut revenir à l’intérieur…
– Non… répondis-je… ici, ça sera très bien
– Mmmm… merci…. souffla Béatrice, qui recommença alors à faire rouler sa croupe contre mon ventre. Alors allons-y, profitons de la nuit noire… on aura le temps de dormir ensuite.
Je dégageai alors mes bras pour me saisir cette fois de ses seins dans mes mains présentées en coupe. C’était comme s’emparer de deux beaux fruits mûrs, pleins de sève: je jouais à les soupeser, à les pétrir tout en pressant les tétons que je sentais déjà durs, tandis que Béatrice, posant ses mains sur le rebord du balcon, s’inclinait tendait ses bras de façon à mieux m’offrir son buste.
Elle tendit ses jambes et creusa la cambrure de ses reins, faisant saillir devant moi les demi-lunes de ses fesses musclées qu’elle pressait contre mon sexe et mes cuisses.
Mon regard parcourait son dos jusqu’à sa nuque sur laquelle jouait sa chevelure; elle regardait droit devant elle, comme si elle cherchait à percer l’obscurité.

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Fièrement dénommé Le Salaucrate