RÉCIT COQUIN

Mon Aventure Estivale

C’était en juin, je devais me rendre à Paris pour passer des oraux de concours qui clôturaient un cycle d’études assez éprouvant. Je devais rester quelques jours dans la capitale, et ma mère avait pris contact avec une amie à elle, Béatrice, qui avait déménagé à Paris suite à son divorce. Je ne me souvenais plus d’elle, même si ma mère m’assurait qu’elle m’avait connu lorsque j’étais tout petit. J’avais débarqué à la gare du Nord pour m’engouffrer dans le métro, lourdement chargé de livres et de cours destinés aux ultimes révisions. Il faisait beau et chaud, l’ambiance estivale était encore accentuée par les cohortes de touristes qui commençaient à côtoyer les parisiens.
Il est probable que les femmes étaient joliment vêtues de robes légères, mais j’étais trop concentré et fatigué par l’année écoulée et ne me souviens pas y avoir prêté attention. Je me rappelle juste du décalage que je ressentais entre la nonchalance affichée par la plupart des gens, et le fait que j’avais encore plusieurs épreuves à passer pour terminer l’année, sans certitude de réussite.
Je fis ainsi pour la première fois connaissance avec la température tropicale du métro par une journée de juin surchauffée, et arrivais en nage à Alésia, où il me fallut encore marcher pour arriver jusqu’à l’immeuble récent où habitait Béatrice.
Ma mère m’avait indiqué qu’elle vivait avec sa fille, qui avait à peu près mon âge, et dont je ne gardais qu’un souvenir très flou, même s’il me semblait effectivement avoir eu une compagne de jeux en de lointaines occasions, lorsque ma mère était occupée avec d’autres grandes personnes – compagne qui avait disparu ensuite sans laisser beaucoup de traces dans ma mémoire.
L’immeuble se trouvait dans une rue secondaire calme, et – bénédiction! – se trouvait doté d’un ascenseur, car Béatrice habitait au 6ème étage,et mes bagages commençaient à me peser. Je sonnais à l’appartement indiqué, et presque aussitôt, la porte s’ouvrit devant moi.
- Bonjour, me dit la femme qui se tenait dans l’entrée, en petite robe blanche à fines bretelles.
Elle sourit, et ajouta, interrogatrice amusée : « tu me reconnais ? ». Je la dévisageais : une jolie femme aux cheveux blonds parsemés de mèches cendrées, qui descendaient jusque sur ses épaules, davantage en ondulations qu’en boucles.
Le visage ovale aux yeux bleus et aux pommettes marquées, le nez un peu retroussé, le sourire qui découvrait ses dents blanches… ne me disaient rien! Elle était un peu plus petite que moi, ce qui se voyait d’autant plus qu’elle était pieds nus, mais possédait un corps assez athlétique, avec des jambes musclées et des épaules joliment rondes sous les bretelles de sa robe, sous laquelle saillait une poitrine bien dessinée.
Je me résolus à avouer mon absence de souvenir, après quelques efforts de mémoire désespérés.
- Non… désolé, excusez-moi !
- Ce n’est rien, c’est même normal répondit Béatrice en riant. Moi, je te reconnais bien, mais ce n’est pas pareil. Entre, tu dois mourir de chaud !
C’était effectivement le cas. Je la suivis dans l’appartement où la chaleur était également pesante, et m’assis avec soulagement dans le salon où elle m’amena un verre d’eau fraîche, sur lequel la condensation avait aussitôt déposé un voile de buée.
- Je t’ai donné de l’eau, mais tu préférais peut-être une bière ? me dit-elle
Je la rassurai : je mourais de soif, et son verre d’eau était à l’instant ce que je désirais le plus au monde. Je fermais les yeux en laissant couler voluptueusement l’eau dans ma gorge.
Béatrice s’était assise en face moi, souriante.
- Ca me fait plaisir de te revoir, même si ça ne me rajeunit pas, dit-elle en riant. Tu verras, tu seras bien au calme ici pour réviser. Je suis certaine que tu vas réussir.
- Merci… ce n’est pas encore fait, répondis-je d’un ton hésitant.
- Il faut y croire, c’est l’essentiel pour y arriver ! me répondit Béatrice, catégorique. Tu vas avoir le choix pour t’installer : j’ai un matelas gonflable qu’on peut mettre dans le salon et qui sert souvent aux amis, mais Solène est chez son père pour quelques jours, et si tu veux, tu peux dormir dans sa chambre. J’ai changé les draps, et si ça ne te dérange pas, je pense que ça ne lui posera aucun problème.
Je la remerciais, et elle ajouta :
- Par contre, je suis vraiment désolée, mais ce soir, je vais t’abandonner. Je ne suis pas très contente, et ce n’est pas très sympa juste le soir où tu arrives, mais je suis invitée à une soirée. Du coup, tu vas te retrouver seul. Mais pas de problème si tu veux regarder la télé…
- Oh, merci, mais vous savez, j’ai des révisions à faire, et le voyage m’a un peu fatigué, je ne veillerai peut-être pas très tard.
- Bien sûr, tu as raison répondit Béatrice, souriante. Je vais te montrer les lieux et te sortir le linge de toilette, surtout si tu veux te rafraichir ensuite. Je vais devoir passer à la salle de bain avant toi pour me préparer, mais ensuite, tu auras tout l’appartement à ta disposition.
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