RÉCIT COQUIN
LE SALAUCRATE
CHAPITRE 4
" Une femme est une femme, quelle que soit la nature de son soutien-gorge. "
" Avec Marinette, un verre de Cointreau et elle est prête à envisager le don de sa personne ! Sur les trois heures de l'après-midi, je lui donne un aperçu de mes capacités extra-professionnelles. Elle en est tellement satisfaite qu'elle me demande si je fais des abonnements. "
San-Antonio - " Rue des macchabés".
Mon entrée au lycée marqua un autre tournant dans ma vie sexuelle. Le bahut se situait dans la plus grande ville du canton et je réalisais, bien vite, qu'il abritait un assortiment féminin très diversifié et de qualité.
J'ai retrouvé là-bas deux amis du collège, Jean et Jérémy. Nous statuions, à longueur de temps, sur le gaulage des filles, ne détestant pas accorder des notes à leurs minois, chaque fois uniques. De fous rires, en amours soudains, le temps passait agréablement sous le préau du bâtiment scientifique, alors que nous fumions des cigarettes de manière désinvolte. Nous ne travaillions pas vraiment en classe, profitant de notre jeunesse remplie d'ignorance quant aux lois qui régissent le monde.
Nous partagions notre cours de sport avec une autre classe de seconde, chaque jeudi après-midi. Nous y connûmes Eric, apprenant à l'apprécier pour son esprit d'équipe et ses sifflements admiratifs envers les belles filles qui jouaient au volley-ball.
Il rejoignit notre groupe très rapidement et, enfin, nous fûmes quatre. Le courant passa mieux entre nous, il semblait amplifié par l'élément supplémentaire. Ce courant nous entraîna dans des paris de dragues, dans des soirées arrosées et délirantes, le tout même bien au-delà de notre adolescence. On y allait au culot, au feeling, au toucher, à la timorée, à la passionnée, à la fougueuse, à la rentre dedans, à la je t'aime depuis le premier regard, à la je ne te quitte plus, à la vie à la mort !
Comme nous trouvions qu'il n'y avait pas assez de soirées, nous les organisions ! Le squat de Jérémy jouxtait la maison de ses parents, à deux pas du Lycée, mais était parfaitement isolé dans un petit coin du jardin. Il se composait de trois pièces. Au rez-de-chaussée, un bordel immonde gravitait autour d'une table de ping-pong installée à demeure : des restes de Mobylettes et d'instruments de musique les plus loufoques, appartenant au père de Jérémy.
Une fois le souk passé, des escaliers, d'abord invisibles, nous menaient au cœur de notre antre. On arrivait sur une pièce qui faisait un peu salon, un peu entrepôt de choses trouvées ou dérobées - surtout des panneaux de signalisation de chantiers de voirie - pour débouler dans la plus grande pièce du haut. Elle abritait la batterie de Jérémy, une chaîne hi-fi, deux canapés, deux fauteuils, des chaises à la pelle, et un bar où traînaient, en sursit, des bouteilles d'alcool. Nous avions disposé des ampoules, dans des cônes rouges de signalisation, diffusant une lumière aux connotations sensuelles.
Cette pièce fut le théâtre de chouilles mémorables et de pas mal d'ébats amoureux.
En seconde, on passait nos soirées tranquillement à jouer aux cartes ou à bécoter des jeunes filles intimidées par toute cette place. Mais deux années passèrent, de la seconde à la terminale, et la pièce se remplit en même temps que notre popularité grandissait au lycée.
Nous étions des maîtres du mixage, jonglant avec les 33 tours ; des maîtres de soirées, qui poussaient chacun à se surpasser dans la déchirure au travers de jeux de beuverie ingénieux et souvent inédits. Ah, si nous avions dépensé toute cette énergie à travailler en cours ! Nous serions sans doute primés à cette heure-ci, ne sachant que faire de toutes ces encyclopédies durement gagnées. Quoi qu'il en soit, nous nous appliquions à picoler et à délirer, ce qui nous suffisait amplement.
L'alcool chauffait les mœurs, les copines s'échangeaient, les doigts s'aventuraient, les joints tournaient, l'insouciance régnait. Et quand l'heure avançait, les derniers qui pouvaient encore bouger ayant regagné leurs logis, il ne restait plus que nous quatre, avec quatre filles, arrangeant notre pièce de façon à être tranquilles avec nos conquêtes.
Une fois, cependant, la mère de Jérémy décida de faire une excursion, en pleine soirée, dans notre squat, pour voir ce qui s'y déroulait. Je garderais toujours en mémoire le visage ahuri de cette dame, même s'il m'apparut à travers le brouillard des joints. Elle n'eut pas la force de hurler et s'assit sur le premier siège qui passait à sa portée. Un gars, particulièrement plein, s'approcha d'elle, ignorant sa qualité, et, sous le regard ébahi de Jérémy, posa une main sur sa cuisse, en lui murmurant des mots doux et avinés à l'oreille. En un spasme, à la fois horrifié et charmé, elle se leva et quitta la pièce, sans un mot. Nous l'entendîmes brièvement dévaler l'escalier, et il est clair que nous avons eu de la chance de pouvoir revenir les fois suivantes.
* * *
Je pensais souvent à ces moments-là sur mon banc d'amphi, un sourire aux lèvres. J'avais connu plein de filles, et avais acquis une belle expérience sexuelle ainsi qu'une plus grande assurance.
Pourtant toutes mes études post-bac furent accompagnées par une seule fille, Nadia, une petite brune au sourire divin. C'était la première fois que j'étais non seulement séduit, mais, en plus, amoureux.
Mais de cette étape importante de ma vie, je parlerai plus tard.
En tout cas j'ai pas mal flirté dans le boulot par la suite, avec des filles de différents services. Avec la complicité des gardiens de l'immeuble, je pratiquais les nanas dans des endroits couverts par l'œil impersonnel des caméras de surveillance. S'ils mataient mes exploits au passage, j'avais néanmoins l'assurance d'obtenir les vidéos compromettantes.
Mon chez moi abrite ma collection de vidéos classiques, et celles, qui sont classées X et dont je suis l'acteur mâle unique. C'est ma fierté.
Malgré le caractère exceptionnel de ces jeux, je ne retrouvais chez aucune de mes partenaires l'intensité que j'avais perçue chez Nadia et je redevins vite le vrai moi, c'est-à-dire, enterrant mes sentiments et privilégiant le simple contact physique et l'enjeu de la drague adaptée à chaque femme.
J'entrais à nouveau dans le sillage de mes amis, à notre plus grande joie. Nous avions évolués, mais le squat nous réunissait toujours. Il était cependant plus calme et plus ordonné, sous l'impulsion de Marion, la nouvelle copine de Jérémy.
Cette Marion était le genre à vouloir garder son petit homme en bonne santé et loin des mauvaises influences. Un peu gendarme, elle avait cependant l'âme bonne et généreuse d'une mère. Leur couple me rappelait le mien, et je sais que Marion regrettait la compagnie de Nadia.
Quelques années plus tard, une soirée d'anniversaire, organisée en l'honneur de Marion, m'offrit une très belle surprise, à un moment où je croyais être totalement devenu adulte et blasé.
Cette soirée-là fut marquante, car avec Jean, Jérémy et Eric, notre âme d'adolescent abusif refit surface instantanément. J'étais venu avec une fille, une stagiaire prénommée Maud, détachée du siège parisien de notre société pour quelques mois, et je la perdis de vue immédiatement.
Il faut dire que les conditions étaient toutes réunies ! La grand-mère de Marion avait eu la bonne idée d'aller en maison de retraite, laissant à la garde de ses enfants une immense maison entourée d'un jardin, que pas mal de personnes appelleraient un parc. Des lumières avaient été disposées dans les arbres, au dehors, et l'intérieur était éclairé comme le château de Versailles. C'était LA fête, tout le monde était impressionné et ravi, d'autant que Marion avait eu la bonne idée de naître en été. Les bases étaient posées.
Une heure après notre arrivée, nous avions descendu un tas de whiskies et mis en orbite pas mal de joints. La musique était excellente, ni trop forte ni trop faible, et était en tout cas chaque fois différente, selon l'endroit où l'on se trouvait. Je ne m'inquiétais plus pour Maud.
Nous explorions tantôt la maison, tantôt le jardin, en quête, et partout s'entremêlaient des gens et des discussions animées. La vie était là, l'essence de l'homme et la preuve de sa capacité simple et juste à être joyeux.
J'étais accompagné de Jean, lorsqu'une Marion, beurrée et hurlante, nous présenta deux collègues de son travail, Léa et Salomé. J'appréciai immédiatement la bouche pulpeuse de Léa, qui le remarqua tout de suite. Elle me sourit, et je proposai de nous asseoir quelque part.
Nous atteignîmes la piscine, Lea, Salomé, Jean et moi, et par là même le calme. Un calme si prenant, dans cette tempête, que j'éprouvais le besoin pressant de plonger dans l'eau bleue et de toucher les spots illuminés au fond. Je me sentais mal.
Sans un mot, je me levais et prit le chemin de la maison, pour tenter de trouver une salle de bain. Je perçus brièvement une conversation banale entre Jean et Salomé, tandis que Léa émettait un bruit de surprise.
Par chance, une salle de bain était vide. Je mis un moment à la trouver, enjambant des corps enlacés dans les escaliers. J'ouvris l'eau et arrosais mon visage abondamment. J'avais des sueurs, des coups de chaud et de froid, et je luttais contre l'envie de vomir.
Je tâtonnais bientôt de la main, à la recherche d'une serviette, la tête dans l'évier. Après en avoir dégotté une, je l'appliquais avec soulagement sur mon visage, lorsque je sentis une main sur mes burnes. Je pensais immédiatement à Maud, mais je redressais la tête et aperçu Léa dans le miroir. Elle m'avait suivi jusque-là, et son regard était électrique. Je me retournais et elle se baissa, sans m'embrasser. Ma braguette émit le signal sonore que j'adore quand ce n'est pas moi qui le produit, et mon érection titanesque et soudaine fut dévoilée au grand jour.
Admirative, Lea me prit entièrement en bouche, et amorça un mouvement de pompage phénoménal. Je fus retourné par la prestation, me retenant de ne pas tout lui faire gicler à la figure immédiatement. Elle me jetait des coups d'œil coquins, ce qui est rare pour une fille. Elles sont d'habitudes consciencieuses, refusant le contact visuel pendant qu'elles sont à cette tâche.
Ce fut la pipe hors concours, l'afflux de fluide, l'apport du salut dans une contrée dépeuplée, la douche, le jet, le panard. Je sentais son plaisir, il décupla le mien, elle m'avala.
Après, elle s'est levée sans un mot, s'est rincée la bouche avec de l'eau tiède et m'a juste dit : " Ah, c'est trop bon et j'en avais trop envie ! … salut et à tout de suite… ".
Nous étions arrachés, personnes n'était entré pendant ce temps et, plus important encore, j'avais perdu mes vertiges.
Dans la cour du collège, pendant la récréation, nos discussions entre garçons portaient de moins en moins sur nos jouets respectifs, mais de plus en plus sur celui qui se tapissait à l'ombre de nos poils pubiens clairsemés. En ce début de floraison et de printemps naissaient, en effet, nos premiers émois sensuels et notre conscience des choses du sexe.
C'était l'été, mes parents m'avaient envoyé pendant quatre semaines en vacances à la campagne, chez mes grands-parents. J'avais alors dans les quatorze ans, je venais à peine de sortir de l'enfance et peu à peu mon corps se transformait en celui de l'adulte névrosé que je serais bientôt.
Mon entrée au lycée marqua un autre tournant dans ma vie sexuelle. Le bahut se situait dans la plus grande ville du canton et je réalisais, bien vite, qu'il abritait un assortiment féminin très diversifié et de qualité. De fous rires, en amours soudains, le temps passait agréablement sous le préau du bâtiment scientifique, alors que nous fumions des cigarettes de manière désinvolte.
Toutes mes études post-bac furent accompagnées par une seule fille, Nadia, cette fameuse petite brunette au sourire divin et qui symbolisa la rupture d'une promesse personnelle inconsciente de fidélité à mes principes. C'était la première fois que j'étais, non seulement séduit, mais de plus amoureux.
Nous les mecs, nous adorons nous retrouver ensemble, si possible avec une bière à la main et de préférence dans un bar avec de la musique pour couvrir nos propos et pour avoir des jolies filles à mater.
Cette ambiance est pour nous l'occasion de nous livrer à l'une de nos joutes verbales préférée, le déblatérage sur les gonzesses et l'exagération de nos performances sexuelles du moment.
À vingt-neuf ans, presque trente, je suis comme on dit tombé follement amoureux d'une fille de la classe de mon neveu. C'était la plus belle fille du Lycée, elle avait dix-sept ans et il dégageait de tout son être un mélange aphrodisiaque de maturité sexuelle et de naïveté infantile, qui me faisait complètement craquer.