RÉCIT COQUIN

ELLE & LUI

ELLE
Pendant que je regarde le livre d'images érotiques qu'il m'a confié, Pierre s'approche. Il vient très près de moi et se penche sur mon épaule. Nous sommes tous les deux silencieux, j'entends le souffle accéléré de sa respiration, il doit entendre mon cœur battre la chamade.
Je m'aperçois, soudain, que l'image sur laquelle je me suis arrêtée, sans vraiment la voir, est une scène de sodomie, je tourne fébrilement la page pour trouver un dessin plus innocent. Manqué ! Voilà la même scène vue en gros plan, quelle horreur !
Pierre bloque le livre du doigt pour que je ne le feuillette plus, sans doute n'a-t-il même pas vue l'image, il est évident que c'est moi qui l'intéresse.
Il ne s'était jamais trouvé aussi près de moi. Aucun autre homme ne s'est jamais trouvé aussi près de moi, du moins dans l'intimité. Je sens le parfum sophistiqué de son eau de toilette et son contact contre mes fesses. J'ai mis un certain temps à identifier la partie de son corps, longue et dure, qui est en contact avec mon postérieur, à travers ma jupe, imprimant son empreinte dans la chair molle. Quand j'ai réalisé qu'il s'agit de sa verge durcie, j'ai été tentée d'avancer, pour rompre le contact, ou de durcir mes muscles, pour limiter l'indiscrète pénétration. Je n'en ai rien fait, tétanisée par l'arrogante affirmation de sa virilité.
Cette présence, contre ma chair, me trouble plus que je ne l'aurais imaginé. J'ai déjà été, ainsi, en contact avec le sexe d'un homme en érection, dans la bousculade d'un transport en commun. Ma réaction a toujours été un indicible dégoût, comme si j'avais touché, involontairement, quelque chose de répugnant, et le fait qu'il y ait un individu, rempli de pensées lubriques, derrière cette chose dure, m'a été chaque fois insupportable, provoquant ma fuite désespérée.
Aujourd'hui, ma réaction est tout autre, m'appuyant sur ma jambe la plus proche de lui, je ne fais qu'accentuer la pression du contact.
Échappant au contrôle de ma raison, mon esprit tente d'évaluer la masse de l'organe qui s'offre ainsi complaisamment. Il me semble être énorme, disproportionné avec ce que j'imagine de mes propres parties génitales internes. Pourtant, si son volume hypertrophié a quelque chose de menaçant, quand j'imagine qu'il pourrait pénétrer en moi, déchirant mes entrailles, il a aussi quelque chose de rassurant, une force bestiale mais amicale, comme peut l'être un de ces gros chiens de combat, entraîné pour tuer, mais débordant d'affection pour son maître.
Cet énorme pieu peut devenir un pal monstrueux, mais je sens que, maîtrisé par l'affection que semble me porter son maître, il peut devenir le doux compagnon de mes fantasmes érotiques.

Je trésaille soudain, quand Pierre pose une main sur moi. La position de celle-ci ne peut pas être le fait du hasard. Négligemment posée sur ma hanche, elle est un rien trop haute, pour que ses doigts puissent effleurer la rondeur de mon sein le plus proche. Cette fois-ci, encore, je ne m'écarte pas, mais un stupide tremblement s'empare de mes jambes, sans que je puisse parvenir à le dominer. Pierre doit assimiler cette réaction, purement musculaire, à une marque de faiblesse, car il s'approche encore plus près de moi et enveloppe complètement mon buste, posant doucement son menton contre mon épaule, joue contre joue.
Cette fois, je sens une formidable chaleur se dégager de tout son être et pénétrer en moi. Je suis prisonnière d'une tendre étreinte, encore frémissante de peur, mais déjà soumise aux désirs de cet homme qui m'enveloppe de ses bras.
Pour la première fois, j'envisage la possibilité que cet énorme sexe me pénètre. J'ai peur, j'ai très peur, mais j'essaie de me rassurer en pensant qu'il doit être d'une dimension normale, bien qu'il me semble être monstrueusement gros et que bien d'autres femmes ont été dépucelées avant moi. Je pense aussi, qu'un jour, un bébé, beaucoup plus gros qu'un phallus, passera par le même chemin… J'ai peur quand même ! Des images sanglantes, d'hymens déchirés, s'imposent à mon esprit.
Il faut absolument que j'apprivoise le monstre, pour qu'il devienne familier. En hésitant, maladroitement, je déplace une main derrière mon dos, pour qu'elle vienne se poser sur le cylindre dur et noueux. Pierre émet un petit grognement qui ressemble à un encouragement. Je m'enhardis jusqu'à frictionner le membre hypertrophié.



LUI
J'ai bien fait de lui prêter ce bouquin érotique. Je sens que ces images ne la laissent pas indifférente. Plus elle mouillera sa petite culotte, meilleur cela sera pour moi.
Bon Dieu, qu'elle sent bon, on en mangerait ! Je vais lui faire comprendre à quoi je pense en lui collant ma queue contre ses fesses. Là ! Que dis-tu de cela ma belle ? Pour qui ce beau braquemart bien raide ?
Ça va, le message est passé, elle n'a pas fait sa mijaurée, au contraire, elle en redemande en accentuant la pression. Toi, ma salope, une grosse queue n'a pas l' air de faire peur !
Au fait, qu'est-ce qu'elle regarde avec autant d'intérêt ?
Sa-lo-pe ! Elle en veut plein le cul, il n'y a aucun doute. Regarde-moi cette image lubrique, pour un peu j'en rougirais.
Bon, il va falloir que j'achève le travail d'approche en lui caressant les doudounes. C'est que je n'ai pas l'habitude, moi, d'une chienne pareille. Il va falloir que je me montre à la hauteur !
Oh, la pute, elle en frémit d'excitation ! Patiente, ma mignonne, tu vas avoir ta dose !
La pétasse, elle a vraiment le feu au cul ! Voilà, à présent, qu'elle me fout la main à la bite pour m'encourager à aller plus vite.
Ouf, c'est bon, salope, va-s-y branle !
Je voulais la lui jouer en finesse, mais je vois qu'avec une gueuse comme elle, il ne faut pas de demi-mesures. Je vais te l'enculer sans vaseline, à la hussarde et vlan !

LE SALAUCRATE
La Suite

Dans la cour du collège, pendant la récréation, nos discussions entre garçons portaient de moins en moins sur nos jouets respectifs, mais de plus en plus sur celui qui se tapissait à l'ombre de nos poils pubiens clairsemés. En ce début de floraison et de printemps naissaient, en effet, nos premiers émois sensuels et notre conscience des choses du sexe.

C'était l'été, mes parents m'avaient envoyé pendant quatre semaines en vacances à la campagne, chez mes grands-parents. J'avais alors dans les quatorze ans, je venais à peine de sortir de l'enfance et peu à peu mon corps se transformait en celui de l'adulte névrosé que je serais bientôt.

Mon entrée au lycée marqua un autre tournant dans ma vie sexuelle. Le bahut se situait dans la plus grande ville du canton et je réalisais, bien vite, qu'il abritait un assortiment féminin très diversifié et de qualité. De fous rires, en amours soudains, le temps passait agréablement sous le préau du bâtiment scientifique, alors que nous fumions des cigarettes de manière désinvolte.

Toutes mes études post-bac furent accompagnées par une seule fille, Nadia, cette fameuse petite brunette au sourire divin et qui symbolisa la rupture d'une promesse personnelle inconsciente de fidélité à mes principes. C'était la première fois que j'étais, non seulement séduit, mais de plus amoureux.

Nous les mecs, nous adorons nous retrouver ensemble, si possible avec une bière à la main et de préférence dans un bar avec de la musique pour couvrir nos propos et pour avoir des jolies filles à mater.
Cette ambiance est pour nous l'occasion de nous livrer à l'une de nos joutes verbales préférée, le déblatérage sur les gonzesses et l'exagération de nos performances sexuelles du moment.

À vingt-neuf ans, presque trente, je suis comme on dit tombé follement amoureux d'une fille de la classe de mon neveu. C'était la plus belle fille du Lycée, elle avait dix-sept ans et il dégageait de tout son être un mélange aphrodisiaque de maturité sexuelle et de naïveté infantile, qui me faisait complètement craquer.

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Fièrement dénommé Le Salaucrate